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LES MEDECINES NON-CONVENTIONNELLES EN ITALIE
Les estimations sur les prestations de santé de 1999-2000 ont montré que de 1991 à 1999 le nombre d'usagers des traitements non-conventionnels a doublé.
L'augmentation de la demande en médecines non-conventionnelles en Italie est un phénomène relativement récent et plus modeste que dans les autres pays industrialisés. On observe néanmoins une demande croissante qui concerne toutes les couches de la population. Les statistiques indiquent pour 1999 que 9 millions d'Italiens (15,6 % de la population totale) déclarent avoir eu recours aux méthodes non-conventionnelles dans les trois années précédant l'enquête. Aujourd'hui un Italien sur deux achète des produits issus de l'agriculture biologique et un sur quatre se soigne avec les médecines alternatives.
Les usagers s'orientant vers les médecines alternatives sont :
- majoritairement des femmes,
- des personnes à bon niveau d'instruction,
- originaire du nord de l'Italie plus que du centre ou du sud.
Le niveau de satisfaction des usagers des thérapies naturelles est très élevé
- 70 % des personnes interrogées déclarent avoir obtenu un bon résultat (les plus satisfaits sont ceux qui ont bénéficié de soins manuels : 77,6 % de personnes satisfaites).
- 17,7 % déclarent avoir été partiellement satisfaits.
- 3,3 % déclarent ne pas avoir eu de résultats.
L'autre médecine en Italie :
Les médecines non-conventionnelles sont l'objet de vives controverses en Italie. Du côté du parlement, la Commission des affaires sociales de la Chambre donne le feu vert au texte de loi qui régularise les médecines non-conventionnelles, c'est-à-dire les thérapies exercées par les médecins : homéopathie, acupuncture, ayurvédique, phytothérapie, homo-toxicologie, médecine anthroposophique et médecine traditionnelle chinoise. Dans le même temps (le 23 février 2002), la sécurité sociale, suite à un décret du président du Conseil des ministres, met en vigueur une nomenclature qui détermine le niveau de remboursement des prestations et dans ces textes les médecines non-conventionnelles sont exclues (ce qui pose un problème du fait que plusieurs hôpitaux de la péninsule offrent ces thérapies à la population italienne).
A côté de ce paradoxe, il faut également savoir que la reconnaissance des thérapies non-conventionnelles est seulement réservée au médecins, négligeant les non-médecins (exemple naturopathes), très présents sur le territoire.
La région du Piémont a bouleversé cette situation. Le 24 octobre 2002, elle régularise la question des médecines non-conventionnelles concernant aussi bien les médecins que les non-médecins.
Avec ce texte (Loi n° 25), la région du Piémont vote la première loi italienne sur les médecines non-conventionnelles allant dans le sens des orientations fixées par le Parlement européen (Rapport Lannoye / Collins du 29 mai 1997). Elle vise à décourager les pratiques autodidactiques et fixe un niveau d'études sérieux, adapté pour les médecins et les non-médecins. En Italie, pour la première fois, des garanties sont données aux patients sur la formation des praticiens. Les naturopathes professionnels non-médecins, nombreux et appréciés par la population, se voient enfin accorder un statut juridique. Cette loi a comblé un vide juridique et il est à espérer qu'une collaboration positive s'instaurera entre médecins et naturopathes jusque dans les structures hospitalières publiques à l'image des pays anglo-saxons.
Maintenant la Fédération nationale de naturopathie et Heilpraktiker professionnels, avec la collaboration des associations françaises de naturopathie, va resserrer ses liens au niveau européen afin que l'image de la naturopathie puisse parvenir à la dignité légale qu'elle mérite.
Rudy Lanza.
Naturopathe.
Site : www.naturopatia.it. |
