Les aromasynergies du bien-être : huiles essentielles et huiles végétales.
Par Guy Roulier. 1ère partie

Cette conférence-diaporama donnée à PARIS le 2 avril 2005 devant 800 congressistes venus du monde entier dans le cadre du 35e Congrès international d'Esthétique Appliquée et organisé par la revue Les Nouvelles Esthétiques, avait pour but de faire le point sur les huiles essentielles et des huiles végétales à usage cosmétique.

Cet exposé vise un double but : faire l'éloge des plantes utiles et notamment des huiles naturelles employées pour notre santé, notre forme et notre bien-être physique et mental mais aussi tenter de borner ce domaine ou la méconnaissance du "terrain biologique" des utilisateurs, l'ignorance des effets indésirables, des phénomènes d'allergie et des effets toxiques de certains composés, conduit à une méfiance parfois justifiée vis-à-vis du monde végétal (télécharger ici l'aperçu du diaporama - taille 124 Ko)

La formation rigoureuse des professionnels qui souhaitent utiliser dans leur pratique quotidienne les végétaux et plus particulièrement les végétaux aromatiques constitue une obligation pour la sécurité à la fois de l'utilisateur et du professionnel.

Nous verrons donc succinctement les huiles de massages susceptibles d'être utilisées en esthétique et dans les techniques de bien-être :
- les huiles volatiles : huiles essentielles, essences naturelles et oléo-résines
- les huiles non volatiles : les huiles végétales grasses, les beurres dont nous donnerons quelques exemples
- les huiles grasses aromatiques telle que l'huile de Calophyllum.

La double action des huiles essentielles (H.E.)

Parfums, fragrances, arômes sont perçus par notre cerveau grâce à la volatilité des huiles essentielles qui stimulent les cellules olfactives situées au sommet de notre cavité nasale. Utilisées en onction sur la peau, les huiles essentielles ont une double action : sur la peau elle-même par leurs propriétés assainissantes, énergétisantes, équilibrantes et régénérantes et sur notre cerveau olfactif qui influence directement notre équilibre psycho-émotionnel et permet ainsi de réduire notre état de stress. Il faut donc apprendre à mieux les connaître pour mieux les utiliser. Les huiles essentielles sont des complexes chimiques dont les vertus ou propriétés sont déterminées par le subtil équilibre de leurs composants.

Une connaissance approfondie des produits naturels utilisés est donc essentielle et il faut savoir que, s'il existe des indications, il existe aussi quelques contre-indications et même des interdictions légales relatives ou absolues.

Il existe de nombreuses confusions
-dans le nom des plantes (la sauge sclarée est bénéfique, la sauge officinale contient une substance toxique).
-dans les parties utilisées (prenons pour exemple le cannelier dont ont utilise l'écorce à odeur de cannelle, mais aussi la feuille qui ressemble à s'y méprendre au clou de girofle)
-dans les critères de qualité des huiles essentielles (nous verrons cela plus loin).

Les esthéticiennes, comme les aromathérapeutes ne doivent utiliser pour les onctions, massages ou aérosols que des produits authentiques, garantis 100% purs et naturels ou mieux labellisés et certifiés AB (agriculture biologique ou "organic" dans les pays anglo-saxons), ce qui constitue la garantie absolue en matière de qualité, de transparence et d'équitabilité pour les producteurs.

Quelques notions basiques

Je prie les spécialistes de me pardonner pour ces répétitions, mais les bases restent pour moi "essentielles".
L'essence naturelle est le produit pur issu de la photosynthèse, contenu dans la plante (essence de zeste d'orange par exemple) alors que l' "huile essentielle" est le produit issu de la distillation à la vapeur d'eau des diverses parties des végétaux contenant des essences.

Prenons le cas de l'oranger :
L'essence d'oranger est obtenue directement par pression du zeste du fruit (sa couleur orangée est due à la présence de citroflavonoïdes et des caroténoïdes).
L'huile essentielle de petitgrain bigarade est obtenue par distillation des feuilles et jeunes fruits, et enfin la précieuse huile essentielle de néroli est extraite des fleurs d'oranger.

Les oléorésines (parfois improprement appelées baumes comme le baume amazonien de copaïba) et les gommo-résines sont des substances qui exsudent naturellement des végétaux (Benjoin, Copaïba, Myrrhe, Oliban, Liquidambar...) composées d'essence et de résine. Elles peuvent être distillées et donnent alors une "huile essentielle" fluide et odoriférante, aux qualités remarquables, et particulièrement toniques.

Les eaux florales ou hydrolats (eau de rose, eau de fleur d'oranger, romarin, sauge, lavande...), sont des produits issus de la distillation, et recueillis dans l'essencier. Ce produit faiblement parfumé contient les parties aromatiques solubles dans l'eau. Il constitue un remarquable produit de soin et d'hygiène de la peau et convient particulièrement aux soins de la peau fragile et sensible et aux bébés. Il existe une dizaine d'eaux florales intéressantes. Il est préférable de les utiliser en vaporisateur afin de mieux les conserver.

Carte d'identité des H.E..

Dans le but d'éviter les confusions, l'identité des plantes dont est extraite l'essence ou l'H.E. doit être indiquée avec précision par un binôme latin, selon une règle que l'on doit au père de la botanique moderne, Carl Von Linné. Le premier nom latin, comportant une majuscule, est le nom de genre (exemple : genre Lavandula), le second détermine l'espèce précise ; vous aurez ainsi plusieurs espèces proches mais distinctes comme Lavandula angustifolia (Lavande vraie ou Lavande fine), Lavandula stœchas, Lavandula latifolia (Lavande aspic), Lavandula x Burnati (lavandins), lesquels présentent encore d'importantes différences selon les clones (Reydovan, Super). Le Lavandin super ressemble à s'y méprendre à de la Lavande vraie (aussi bien au niveau apparence que composition).

Je vous conseille donc d'apporter la plus grande attention au nom latin lorsque vous achetez une H.E. et de vous adresser à des fournisseurs compétents. Il existe en effet des Géraniums, des Sauges et des Menthes de fragrances et d'activités radicalement différentes. Les caractères et la finesse d'une H.E. dépendent aussi de critères géographiques ou climatiques autant que du soin apporté à la distillation (basse pression, durée, fractionnement...).

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Par Guy Roulier. praticien de la santé durable : ostéopathe D.O., posturologue, ancien kinésithérapeute, naturopathe (D.N.) et phyto-aromathérapeute (D.U.), formateur en santé durable, auteur de livres sur la santé.