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Spécial ostéopathie : toute la vérité



Interview pour le journal "Votre santé" (25.02.2006)
Voir son site www.votre-sante.net

Pour répondre aux nombreuses questions de nos lecteurs, justifiées par certains propos peu clairs ou tendancieux diffusés dans divers articles et émissions radio-télévisées, nous vous proposons une FAQ (foire aux questions) destinée à faire un point aussi objectif que possible. Ces questions-réponses portent sur l'essentiel de ce qui est utile pour votre information afin de savoir exactement ce qu'est réellement l'ostéopathie, ce qu'elle n'est pas, les tromperies qui entourent cette discipline merveilleuse et d'une grande innocuité lorsqu'elle est exercée par des mains compétentes et rigoureusement formées. Enfin, nous listerons les problèmes de santé qu'elle permet le mieux de résoudre, seule ou complémentairement à la médecine classique. Nous avons questionné deux ostéopathes dont le parcours exemplaire en faveur de la reconnaissance de l'ostéopathie les autorise à porter un regard critique mais néanmoins serein sur le paysage ostéopahique dont ils ont, depuis plus de trente ans, été à la fois témoins et acteurs, Fernand-Paul Berthenet DO et Guy Roulier DO, membres fondateurs de la Chambre nationale des ostéopathes.

Pierre Andrillon : L'ostéopathie est revenue en force à la une des médias, fin décembre. Suite à la publication de l'instruction ministérielle du 26 décembre 2005 confirmant l'exonération de TVA pour les soins d'ostéopathie dispensés par les professions de santé médicale et paramédicale, les médias ont diffusé des informations parfois peu claires et même contradictoires. Qu'en est-il exactement ?

Guy Roulier : Cette instruction ne fait que reconnaître le droit des malades à bénéficier de l'exonération de TVA sur les soins. Rien de plus. Il n'y a pas là de quoi surprendre quand on sait que je me suis battu depuis 1983 (plus de vingt ans !) contre le paiement de cette taxe que l'administration prétendait nous imposer sur nos soins, et que j'ai gagné. Cette prétention était en violation totale de la sixième Directive européenne de 1977 qui définit le principe selon lequel "la maladie ne doit pas être taxée" et donc les soins dispensés par les professions de santé sont de droit exonérés de TVA !

PA : Cette question étant désormais réglée, qu'est-ce que cela change pour nous patients ? Il faut savoir que cette taxation était de 19,6 % Ce n'est pas rien ! Il s'agissait-là d'une surtaxe sur la liberté de choix des soins !

Guy Roulier : En effet, il s'agissait d'une taxe réellement discriminatoire, transformant le praticien en collecteur d'une taxe illicite (contraire au principe de non-discrimination). Depuis cette instruction, rien ne change pour les patients des ostéopathes qui refusaient de payer la TVA et qui ne la répercutaient pas sur leurs honoraires. Ils avaient raison et se trouvent légitimés. Pour ceux qui l'ajoutaient à leurs honoraires, ils devraient, en toute logique, réajuster leurs tarifs à la baisse. Certains, contraints et forcés, la payaient, d'autres, enfin, ne l'ont jamais répercutée sur leurs honoraires mais la payaient, l'acceptant comme une taxe sur leur liberté d'exercer l'ostéopathie !

PA : Cette exonération de TVA sur les soins d'ostéopathie sera-t-elle appliquée à tous les professionnels et quand ?

Guy Roulier : l'exonération de TVA concerne, selon la loi "les soins dispensés par les professions médicales et paramédicales". Donc, il ne s'agit à priori que des professionnels de santé figurant dans le Code de la santé et qui, en plus de leur qualification classique, ont effectué des études qualifiantes en ostéopathie (1200 à 1500 heures supplémentaires). La Chambre nationale des ostéopathes se soucie aussi des ostéopathes dits de "formation initiale à temps plein". Ils doivent pouvoir, eux aussi, en toute logique, en tant que profession de santé réglementée, faire bénéficier leurs patients de cette exonération dès lors qu'ils seront reconnus par leur inscription sur les listes préfectorales spécialement établies pour les ostéopathes répondant aux critères fixés par le décret. Nous serons bientôt fixés à ce sujet.

PA : Ce problème étant provisoirement réglé, entrons dans le vif de la polémique qui a déclenché de nombreuses réactions. Je veux parler de la publication par l'Académie de médecine d'un rapport sur l'ostéopathie très controversé. Quel est votre point de vue sur ce rapport ?

F.-P. Berthenet : Ce rapport ne nous apprend rien. Comme les précédents, il contient des inexactitudes. Il s'agit d'un amalgame volontairement entretenu entre la vertébrothérapie et l'ostéopathie. Il semble évident que les auteurs méconnaissent l'ostéopathie et veulent à tout prix la dévaloriser par des critiques infondées. Par ailleurs, je suis aussi choqué par la manière dont ce sujet a été traité par certains médias. Il est absolument nécessaire de rétablir la vérité.

PA : C'est ce que je vous propose. Il m'a semblé qu'un amalgame était fait entre ostéopathie et manipulations vertébrales. Il semble qu'il s'agisse-là d'un point particulièrement fondamental puisque ce sont précisément ces manipulations forcées qui risquent d'entraîner des conséquences néfastes parfois graves. Ces techniques dangereuses sont-elles pratiquées par les ostéopathes non-médecins ? Sont-elles si dangereuses que cela ?

Guy Roulier : Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage ! Cette désinformation, je l'entends depuis plus de vingt ans dans la bouche des détracteurs de l'ostéopathie et surtout, et c'est beaucoup plus grave, chez ceux qui tentent de s'accaparer le terme "ostéopathe". Celui-ci appartient à ceux qui, dans leur pratique, en ont la philosophie et la compétence.

F.-P. Berthenet :Les ostéopathes ne pratiquent en aucun cas des manipulations vertébrales forcées. Elles sont exclusivement utilisées par les vertébrothérapeutes qui les ont définies de la manière suivante : "La manipulation est une manœuvre forcée qui va au-delà des limites physiologiques de l'articulation" On peut expliquer cette définition par l'analogie suivante : Prenons une porte dans un angle d'une pièce, son ouverture est de 90°. Le vertébrothérapeute augmente dans les deux sens cette ouverture en la forçant. Pour les techniques ostéopathiques, il suffit de redonner à la porte ou à l'articulation sa fonction normale, soit 90° pour la porte, et pour l'articulation son amplitude physiologique. Ceci par une manœuvre spécifique, légère, douce, en associant plus ou moins de vitesse, sans brutalité puisque nous restons dans les limites physiologiques des articulations. Il suffit de redonner à l'articulation son mouvement normal. Cette pratique s'appelle en anglais : "an osteopathic adjustment" soit en français : un ajustement ostéopathique. Ainsi, le terme manipulation n'existe pas dans la terminologie traditionnelle du fondateur de l'ostéopathie, le Dr Andrew Taylor Still, référence absolue dans les écoles d'ostéopathie américaines et britanniques.

PA : Quels sont les risques pour le patient dans les deux cas ?

F.-P. Berthenet :Les ajustements ostéopathiques n'ont aucune dangerosité à condition, bien sûr, qu'ils soient pratiqués par des ostéopathes parfaitement formés, tels ceux qui sont agréés par la Chambre nationale des ostéopathes et qui en respectent la charte de qualité de soins. Par contre, les manipulations vertébrales sont très dangereuses. De nombreux accidents ont été recensés par les assurances. C'est pourquoi je mets en garde les patients contre les manipulations vertébrales, qui sont exclusivement pratiquées par les vertébrothérapeutes et qui, pour certains, revendiquent le titre d'ostéopathe sans en avoir la formation. Il faut rappeler que la profession d'ostéopathe est implantée en France depuis plus de trente ans. Ses pionniers ont formé des élèves compétents sur tout le territoire national. N'oublions pas que plus de 15 millions de Français ont été traités efficacement par de vrais ostéopathes. Si l'Etat français a reconnu notre profession, c'est grâce à la compétence des professionnels que nous défendons au travers de notre Chambre professionnelle (Art. 75 de la loi 2002-303 du 4 mars 2002). Notre profession a droit de cité dans notre pays comme dans le monde entier. Le problème le plus grave est que, depuis cette loi, nous voyons fleurir des plaques de "faux ostéopathes", issus ou non du corps médical, qui usurpent notre titre sans avoir les compétences requises. C'est là que se situe le vrai problème de santé publique que la réglementation va définitivement résoudre. Heureusement, la majorité du corps médical français met en avant, comme nous, l'intérêt des malades et de la santé publique et nous travaillons main dans la main, en toute confiance et confraternité.

PA : Quels résultats attendre de l'ostéopathie ?

Guy Roulier : Les résultats sont d'autant meilleurs que le problème relève du champ d'action de l'ostéopathie. Ils seront aussi fonction de la gravité et de l'ancienneté du problème. Plus on avance en âge, plus le corps récupère lentement, plus il se fragilise. Chez les sujets jeunes, les résultats sont plus rapides, mais il n'y a pas de règles absolues. Chaque cas est particulier et chaque traitement sera personnalisé. La règle primordiale est de ne pas aller voir son ostéopathe après l'échec d'autres traitements. Attendre sans traiter la cause expose à une aggravation souvent irréversible, notamment au niveau de la dégénérescence articulaire. Ceci justifie d'ailleurs la nécessité de surveillance périodique des seniors afin de prévenir ou de minimiser les détériorations physiques et de raccourcir, dans la mesure du possible, la période de dépendance de fin de vie (douze ans en moyenne !).

F.-P. Berthenet : L'ostéopathie est une médecine curative et surtout préventive, c'est pourquoi l'entretien est nécessaire quel que soit l'âge du patient.

PA : Y a-t-il des différences selon les praticiens ?

Guy Roulier : La pratique de l'ostéopathie est un art et non une science, même si elle s'appuie sur des sciences. Chaque praticien, malgré une formation initiale identique à ses confrères, aura sa personnalité, ses préférences et son habileté. Il y a donc forcément des différences d'un praticien à l'autre, mais, à compétences égales, la rigueur du bilan ostéopathique et du traitement donnera un résultat équivalent.

F.-P. Berthenet :Je suis tout à fait d'accord avec mon confrère. Cependant, je voudrais attirer l'attention des lecteurs sur les pratiques folkloriques de prétendus ostéopathes qui méconnaissent l'UNITE du corps et qui pratiquent des techniques symptomatiques, c'est-à-dire qu'ils traitent seulement certains segments du corps, généralement les zones douloureuses par des "spécialités dites crâniennes, viscérales ou autres appellations ésotériques, énergéticiennes", sans en rechercher la cause initiale qui est parfois très éloignée de la partie traitée. Il n'y a pas de spécialité en ostéopathie: un ostéopathe compétent connaît toutes les techniques mises à sa disposition lors de son cursus et les intègre judicieusement en fonction de leur utilité pour le traitement, dans le plus profond respect de son patient.

PA : Quelles sont les maladies les plus courantes traitées par l'ostéopathie ?

F.-P. Berthenet : Le champ d'action de l'ostéopathie est immense et peut couvrir toutes les pathologies, soit de prime abord, soit secondairement après les traitements médicaux ou chirurgicaux. Classiquement, les pathologies fonctionnelles sont celles où nous pouvons agir en priorité, par exemple : toutes les entorses articulaires qu'elles soient situées au niveau des membres ou de la colonne vertébrale, les dysfonctionnements viscéraux sans atteinte organique, l'accompagnement des femmes enceintes et des nourrissons, etc. Quant aux traitements post-chirurgicaux ou médicaux, deux exemples parmi tant d'autres peuvent les illustrer :

Exemple 1 : une opération sur un membre inférieur (quelle que soit la pathologie primaire) provoque obligatoirement une gêne à la marche et un déséquilibre du bassin et de la colonne vertébrale avec toutes les implications à distance connues de tous. En agissant sur les déséquilibres, on évite les complications et on accélère la récupération.
Exemple 2 : une opération cardiaque à thorax ouvert provoque une hypomobilité de la cage thoracique et des raideurs vertébrales. De nombreux chirurgiens cardiaques nous adressent ces opérés afin de leur rendre leur mobilité originelle.

Guy Roulier : Il ne faut surtout pas oublier de parler des suites d'accidents, que ce soit de la circulation, du sport ou autre. Le corps a la mémoire physique de tous les traumatismes, et ceci depuis notre naissance. L'ostéopathie, utilisée immédiatement, permet souvent d'éviter une aggravation et un passage à la chronicité (je pense surtout aux déformations de naissance, aux accidents type "coup du lapin" ou encore les chutes sur le bassin). Par ailleurs, il me semble que le bilan ostéopathique devrait rapidement entrer dans le champ de remboursement de la plupart des assurances santé. Pratiqué une fois par an, il permettrait de prévenir une grande quantité de problèmes liés notamment au stress au travail et au vieillissement.

PA : Quelles sont les voies d'avenir pour les ostéopathes ?

Guy Roulier : Je souhaite que l'ostéopathe soit rapidement intégré et reconnu en tant que partie prenante au sein des équipes de profession de santé et que le patient puisse consulter l'ostéopathe directement ou sur les conseils de son médecin traitant. Pour le patient, ce sera une amélioration des soins et, pour l'assurance maladie, une source d'économie substantielle (évitant des soins parfois inutiles et coûteux).

F.-P. Berthenet : Sur le plan individuel, de nombreux ostéopathes ont déjà intégré l'équipe médicale. Il serait souhaitable que cette intégration s'élargisse à tous. Notre art est une médecine convergente avec les autres médecines : le point de convergence étant la santé des patients. Comme je l'ai déjà précédemment exprimé, la majorité du corps médical l'a bien compris, car nous sommes déjà nombreux à participer à l'équipe soignante.

PA : Et la prise en charge dans tout cela ? N'y a-t-il pas discrimination du fait du non-remboursement par la Sécurité sociale ?

Guy Roulier : L'ostéopathie est une démarche qui considère l'individu comme le meilleur gestionnaire de sa santé. L'alimentation, le mode de vie, le respect des principes d'hygiène physique et mentale constituent les bases de la santé. Le recours à l'ostéopathie s'inscrit dans cette démarche de santé responsable. L'ostéopathe est un conseiller de santé en même temps qu'un biomécanicien. Il détecte et prévient les problèmes ou les répare lorsque cela est possible et apprend à ses patients les bonnes règles de santé à appliquer pour son cas précis. A mon sens, il complète le rôle du médecin généraliste et travaille en synergie avec l'ensemble des professions de santé quand cela est nécessaire dans l'intérêt de son patient.

PA : Certaines mutuelles et assurances complémentaires prennent en charge les soins des ostéopathes ? Lesquelles ? Quels sont les recours en cas d'accident de la circulation du à un tiers ?

Guy Roulier : Il y a plus de vingt-cinq ans que des mutuelles avant-gardistes remboursent l'ostéopathie, notamment en Ile-de-France. Le remboursement varie de 10 euros à 50 euros la consultation selon les contrats. La Chambre nationale vient de signer un accord de partenariat avec un important groupe d'assurance santé comptant 2,5 millions de bénéficiaires. Chaque ayant droit aura droit à un forfait de remboursement de 150 euros par an. De bon augure pour le développement d'une véritable politique de santé préventive où les assurances privées et les mutuelles assureront le rôle que la Sécurité sociale n'a pas pu ou su remplir. Un exemple que je signale, depuis maintenant plus de vingt ans, est la prise en charge systématique par un ostéopathe des personnes traumatisées physiques suite à des accidents de la circulation. L'assurance accident doit payer ces soins essentiels qui permettent d'éviter dans bien des cas les lourdes séquelles vertébrales ou articulaires des accidents de toute sorte.

PA : Quel est le rôle et l'avenir de la Chambre du métier d'ostéopathe ?

Guy Roulier : Le rôle de la Chambre, créée en janvier 2004, est d'organiser la profession d'ostéopathe, en dehors de tout conflit d'intérêt, dans le seul but d'améliorer la qualité des soins et de participer à un meilleur fonctionnement de notre système de santé. Notre charte de qualité des soins est garante de la moralité et de la qualification de nos adhérents. Nous travaillons en collaboration étroite avec les services ministériels concernés pour harmoniser notre profession tant sur le plan administratif, juridique que de l'enseignement.

F.-P. Berthenet : La Chambre a aussi pour rôle la défense, le conseil, l'accompagnement de ses adhérents à l'installation et, juridiquement, elle a le droit d'ester en justice. Dans un très proche avenir, je la vois rassembler la majorité des ostéopathes de France qui trouvent déjà dans cette structure l'ensemble des prestations et garanties nécessaires à leur sécurité et à leur sérénité, optimisant la qualité de leurs soins.


F.-P. Berthenet


Fernand-Paul Berthenet
est ostéopathe DO de l'Ecole européenne d'ostéopathie de Maidstone (G.-B.).
Chevalier de la Légion d'Honneur.






Guy Roulier


Guy Roulier
est ostéopathe DO diplômé de l'IWGS.
Auteur du "Rapport sur le rôle socio-économique des ostéopathes en France". FOF-AFDO 1984.
Aux Editions DANGLES : "L'ostéopathie deux mains pour vous guérir" et "Le livre du dos".






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Site www.cnosteo.com

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