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VIGNE ET SANTE : LES BIENFAITS DU RAISIN



Les vertus santé des pigments colorés contenus dans le raisin et la feuille de la vigne, les recherches et les innovations de l'INRA en œnologie, les difficultés que connaît la filière viticole en France, ont inspiré l'élaboration de ce dossier. Nous remercions M. Jacques BASCOU, député de l'AUDE, qui nous a orienté vers ce sujet d'intérêt général.

Dossier réalisé et coordonné par Guy ROULIER. Correspondant Région Languedoc-Roussillon : Patrick JUST.

Sommaire :
Histoire résumée de la vigne.
Fiche-plante naturemania : description utilisation-santé.
Les nouveaux produits de la vigne sans alcool : Jean-Louis ESCUDIER Directeur de l'INRA Unité expérimentale de PECH-ROUGE (GRUISSAN).
La viticulture : problèmes et solutions : Roland COURTEAU, sénateur de l'AUDE.
Vin bio et biodiversité : conjuguer AOC et certification AB.
Liens web.

Documents joints :
Rapport POMEL : causes de la crise viticole et solutions préconisées (pdf)
Communiqué de presse du ministre de l'agriculture M. BUSSEREAU, annonçant les premières mesures gouvernementales. (word)

Introduction

L'effort d'innovation des viticulteurs vers des produits sans alcool ou peu alcoolisés adaptés aux goûts des jeunes consommateurs et bons pour la santé, la recherche constante vers l'amélioration de la qualité des produits vinicoles, les nouveaux moyens de lutte biologique contre les maladies de la vigne, méritent d'être soulignés et encouragés. La controverse autour du vin, trop souvent mis en cause sans nuance lorsqu'on parle des méfaits bien réels de l'alcool, nécessitait quelques débats supplémentaires, sans œillères ni dogmatisme, loin des positions extrémistes de certains protagonistes ; de même, il nous a semblé nécessaire de revenir sur les causes de la surproduction viticole et les solutions proposées pour tenter d'y remédier. Vous trouverez en fin d'article tous les liens utiles pour en savoir plus.

Vigne, raisin, vin : les données historiques voir la fiche vigne >>> http://www.naturemania.com/produits/vigne.html

Le raisin fait partie des fruits les plus anciens utilisés par l'homme dont on retrouve des traces de culture dans l'Asie de l'Ouest datant de plus de 7000 ans. >> http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_vigne_et_du_vin

En Chine, il semble que la vigne fut l'une des premières plantes cultivées. Dans l'Égypte ancienne, la vigne était déjà cultivée comme en témoignent les fresques retrouvées dans des tombeaux datant de l'époque de Ramsès II. Les Grecs puis les Romains cultivaient la vigne et connaissaient déjà la fabrication du vin qui était largement consommé lors des fêtes données en l'honneur des Dieux Dionysos et Bacchus. En débarquant en Amérique du Nord en 1535, dans ce qui allait devenir le Canada, Jacques CARTIER et les premiers colons découvrirent des vignes qu'ils tentèrent vainement de cultiver afin de fabriquer du vin >http://www.orpailleur.ca/pages/histoire_vigne_quebec.html

Aujourd'hui la vigne est cultivée dans tous les pays du monde où le climat le permet. La viticulture destinée à la production de vin s'est développée de façon importante dans des pays comme les États-Unis le Chili, l'Argentine, l'Australie, concurrençant les productions européennes et notamment françaises.

Pour faire le point sur la situation nous avons demandé à deux intervenants de nous éclairer :
M. Jean-Louis ESCUDIER directeur de l' Unité expérimentale d'œnologie INRA de PECH-ROUGE à GRUISSAN près NARBONNE qui nous parlera des nouveaux produits de la vigne et notamment des produits sans alcool.
le sénateur Roland COURTEAU, élu de la région de NARBONNE fortement engagé dans la croisade en faveur d'une viticulture de qualité et qui combat la confusion regrettable faite entre gastronomie et alcoolisme, vins et alcools.
le point de vue médical s'exprime sur les sites : en France (http://www.securiteroutiere.equipement.gouv.fr/data/revue/revue135/dossier/dossier_quatre.html ), au Québec (http://vins-et-sante.com/fr/guide/2004/educ_alcool/chap1.htm , en Grande-Bretagne >> http://www.nhsdirect.nhs.uk/languages/Download.aspx?id=11623
Les responsables de la santé ont publié des messages santé, parfaitement conformes à la défense de la santé publique quand on considère que les deux principaux fléaux qui touchent les populations de plus en plus jeune sont le tabagisme et l'alcoolisme, responsables d'un nombre considérable de décès prématurés par maladie ou accident. (http://www.automesure.com/Pages/alcoolreco.html) .

Néanmoins entre l'abstinence totale et l'alcoolisme, il y a place par une attitude médiane, responsable, celle de la convivialité, de la gastronomie et de la santé.

L'INRA à la pointe de la recherche

Les nouveaux produits de la vigne sans alcool : un changement de cap pour une nouvelle image de marque "santé"

Comment effectuer un meilleur tour d'horizon sur les nouveaux produits de la vigne tels que vins sans alcool, vins partiellement désalcoolisés, sodas naturels de raisin, jus de raisins diététiques moins sucrés et riches en polyphénols (anti-oxydants et anti-âge), pétillants de raisin, qu'en interrogeant M. Jean-Louis ESCUDIER, chercheur à l'INRA et directeur de l'unité expérimentale d'oenologie de PECH-ROUGE à GRUISSAN prés de NARBONNE, AUDE (à visiter : la Cité de la Vigne et du Vin. > site : http://www.inra.fr/la_science_et_vous/la_cite_de_la_vigne_et_du_vin_entre_savoirs_echanges_et_innovation)

Interview

jean louis Escudier Guy Roulier : La crise vinicole a incité les producteurs à diversifier leurs produits pour répondre à la demande des consommateurs qui, ne consommant pas ou plus de boissons alcoolisées, recherchent des produits à la fois conviviaux et agréables et de surcroît bons pour la santé. Le produit phare de la gamme sans alcool est sans conteste le jus de raisins faiblement sucré et le soda de raisins. Pouvez-vous nous expliquer comment est née l'idée de ce soda de raisins naturel qui remporte déjà un succès mérité de par ses qualités à la fois gustatives et santé ?

Jean-Louis ESCUDIER : Un intérêt croissant pour des boissons peu caloriques, allégées ou sans alcool est apparu dans de nombreux pays. En France, la consommation de vin régresse depuis plus de 20 ans alors que celle des sodas a été multipliée par 6 ,colas en particulier. Les professionnels de la vigne et la recherche publique, pour freiner ou inverser cette tendance, ont exploré depuis quelques années les diverses possibilités qui existaient pour créer de nouvelles boissons à teneur réduite en alcool, tout d'abord dans un souci général de santé publique, mais aussi pour de nouveaux débouchés pour leur production. Une évolution des besoins et du goût des consommateurs a suscité une augmentation de la demande réelle vers de tels produits, mais sans structuration au niveau des réseaux de distribution, lié sans doute à un faible support de communication. Comme vous l'avez bien identifié les travaux ont porté en particulier sur les produits de la vigne non alcoolisés accessibles à un plus grand nombre de consommateurs : le jus de raisin ,le vin sans alcool et tout récemment, un soda de la vigne.

GR : Un soda de la vigne, voilà qui est nouveau ! Pouvez-vous nous expliquer pourquoi et comment ce produit 100% pur raisin a pu voir le jour.

JLE : En 2005, un producteur négociant (Mr. Alain Pottier, société Totovino à Névian 11) est venu voir les chercheurs de l'INRA avec un projet fort et une idée précise en tête : proposer une gamme de boissons gazéifiées,dont une sans alcool, un soda de la vigne et d'autres peu alcoolisées (moins de 5% vol) en s'autorisant l'ajoût d'eau, les autres composants étant uniquement issus de produits dérivés de la vigne. L'idée nous a plu car cela n'existait pas et que nous avions, suite à nos travaux précédents, des réponses à donner à court terme. Un soda classique est composé de sucre, le plus souvent de saccharose, d'acide fort tel que l'acide phosphorique, de colorants, arômes et une formulation gardée secrète à base d'extraits végétaux. Le projet consistait à ne pas s'écarter du modèle raisin. Le choix de cépage adapté est bien sûr important, mais une des réponses à la question posée est venue du verjus. Le verjus est connu comme ingrédient depuis l'Antiquité. En contrôlant la maturation du raisin on a décidé de récolter du raisin lorsque son acidité est à sa teneur maximale, avant la véraison (coloration rouge des baies de raisin) pour produire le verjus. A ce moment là, à la mi-juillet la teneur en acide (malique et tartrique, 20g/L) est plus élevée que celle en sucre...De plus son goût acidulé, bien que très prononcé est très agréable. Avec la société Totovino ,nous en avons fait un des composants essentiels du nouveau et premier soda de la vigne. Celui-ci, très rafraichissant, est proposé à une teneur en sucre beaucoup plus réduite que celle de la plupart des sodas. L'apport calorique des boissons type soda est en débat public. Il y a là une réponse d'origine agronomique en rendant possible une diminution jusqu'à un facteur deux. La teneur en sucre vient du glucose et du fructose du raisin. Manifestement les qualités organoleptiques de Totovino soda ont séduit une majorité de consommateurs. Sa présentation très moderne en canettes de 250 ml a fait le reste ! Coté agronomique, l'intérêt pour le viticulteur est que ce raisin récolté très tôt permet de limiter fortement les contraintes de culture et les traitement phytosanitaires. Cela nous allons l'étudier spécifiquement.

GR : Pour un coup d'essai c'est un coup de maître. La presse régionale et nationale a salué unanimement le lancement de cette nouvelle boisson présentée en canette. Sur le plan du packaging, c'est une réussite et sur le plan du goût c'est un excellent produit très largement supérieur aux autres produits du marché et qui apporte, de plus, l'intégralité des éléments nutritifs naturels contenus dans le raisin. (Photo). A coté de cela vous travaillez aussi sur la réduction de la teneur en alcool des vins ?

JLE : Dans le domaine du vin la force en alcool était jusqu'alors synonyme de qualité. Le raisin était d'ailleurs rémunéré en fonction de sa teneur en sucre. Au fil des décennies le titre moyen des vins de table s'était progressivement élevé en même temps que celui des AOC. On n'a pas su découpler l'augmentation de la teneur en sucre du raisin de celle des autres éléments qualitatifs tels que teneur en arômes de la baie de raisin ou en polyphénols. La démarche actuelle s'est inversée et vise à réduire de quelques degrés la teneur en alcool des vins tout en leur conservant au mieux leurs qualités organoleptiques. C'est un autre volet très fédérateur devenu prioritaire de nos recherches, juste engagé depuis janvier 2006. Ce projet concerne toute la filière vinicole des vins du sud, dans un programme de 3 années de l'Agence Nationale de la Recherche avec 12 partenaires. Pour cela, nous allons travailler la gamme 9% vol à 12% vol en vins rouges et blancs. Ce grand travail d'équipe associe : sociologues, socioéconomistes, technologues, microbiologistes, producteurs et chercheurs du privé et du public ainsi que des spécialistes de l'analyse sensorielle.

GR : Qu'est-ce qui a motivé précisément cette démarche à contre-courant ?

JLE : Le vin ne doit pas être une boisson faite pour les œnologues mais pour les consommateurs. Il faut s'intéresser à eux. Le travail en cours financé par l'Agence Nationale de la Recherche a précisément aussi pour objet de mieux répondre à la question que vous posez. Une des motivations du consommateur a reposé sur son désir de réduire sa prise calorique mais il faut surtout ajouter à cela, son désir de modérer ou d'éliminer les effets de l'alcool sur le système nerveux, notamment en cas de conduite d'un véhicule. La sévérité de la réglementation n'y est pas étrangère non plus. Le vin est très souvent attaqué en France contrairement à d'autres pays producteurs ou il fait l'objet de communications positives par l' Etat.. Bref il s'agit de réhabiliter le vin comme boisson hygiénique à boire avec modération au quotidien.

GR : Alors à quoi sert l'alcool ?

JLE : Au niveau perception sensorielle, c'est une question essentielle peu étudiée, qui sera justement travaillée avec nos collègues chercheurs de l'INRA et du CNRS de Dijon dans le cadre de ce projet ANR. Après l'eau, l'alcool est en proportion le composé le plus présent dans le vin. Pour ce qui concerne l'alcool, il faut savoir qu'il participe à l'évidence, à l'équilibre organoleptique (le goût et l'arôme) et que ceci est très important dans un vin. On va donc l'étudier scientifiquement. La présence d'alcool a un impact sur la perception de l'acidité et la chaleur en bouche, contribuant au moelleux du vin mais aussi à l'amertune du vin. L'alcool est support des perceptions aromatiques du vin. Au-dessous de 5 %, les notes acides et astringentes du vin prédominent et malgré le choix de matières premières il est difficile d'obtenir un bon équilibre organoleptique. Au-dessous de 2 % une formulation est nécessaire et c'est là une difficulté technique à laquelle nos recherches ont pu fournir des éléments de réponse pour le vin sans alcool..

GR : Pouvez-vous nous parler plus précisément du raisin en général et des composants du jus de raisin ?

gamme JL.E : En tout premier lieu, il faut rappeler que le raisin est très consommé dans le monde sous forme de raisins frais et de raisins secs. Sa consommation au niveau mondial est évaluée à 75 millions de quintaux pour les raisins frais et 8 millions de quintaux pour les raisins secs. Ceci représente en quantité à peu près la production annuelle française de raisins. Quant au jus de raisin, il constitue une boisson de valeur nutritive supérieure à celle du vin mais inférieure à celle des fruits frais. Dès 1956, l'intérêt alimentaire et diététique du jus de raisin était signalé et il a fait l'objet de publications des chercheurs de l'INRA.
Le jus de raisin, considéré comme un aliment liquide apporte en effet à l'organisme :
- De l'eau vitale prises dans le sol par le cep, filtrée par les cellules.
- Des substances énergétiques telles que glucose et fructose, sucres de fort pouvoir énergétique et à grande vitesse d'assimilation facilité en cela par la teneur des jus en vitamines B1,
- des acides organiques facilement métabolisables,(acide malique,acide tartrique. .)
- des substances phénoliques appartenant surtout aux familles des flavonoïdes et anthocyanes, antioxydants très intéressants sur le plan santé, ce qui a été largement démontré.
- des substances minérales à effet alcalinisant : potassium surtout mais aussi magnésium, manganèse et zinc,
- enfin des vitamines hydrosolubles B1, B2, B6, B12, PP.

La composition du vin et du jus de raisin est riche de plusieurs centaines de constituants dont la recherche n'a pas encore fini de les identifier précisément. Cette complexité de molécules d'origine agricole et leurs interactions, comme dans tout fruit ou légume fait partie de l'intérêt alimentaire du vin ou du jus de raisin. Malgré les campagnes de communication conseillant la consommation de 5 parts de légumes fruits par jour, on est loin du compte ! La consommation de boissons issues du fruit, ici le raisin participe à cette démarche.

GR : la critique la plus souvent formulée à l'encontre du jus de raisin était sa teneur en glucides trop importante et donc sa saveur trop sucrée. Comment avez-vous réussi à obtenir ce jus de raisin naturel peu sucré et très agréable au goût ?

JLE : Effectivement le jus de raisin est à juste titre perçu comme très sucré, si on le compare aux autres jus de fruits. Là aussi, nous avons pris le travail dés le début, à savoir à la vigne, en choisissant des cépages à plus faible potentiel sucre et à très fort potentiel en polyphénols. L'alicante, cépage à pulpe rouge, encore très présent en Languedoc Roussillon répond à ces critéres. L'apport de la technologie pour extraire comme en vinification les polyphénols (flash détente, thermotraitement sans utilisation de sulfites), un assemblage avec des jus d'autres cépages récoltés avant véraison à basse teneur en sucre, nous ont permis de proposer un modèle de jus de raisin au goût intense moins sucré . Ce jus est en test sur le Narbonnais et à la cité de la vigne et du vin de Gruissan, en prévision d'un transfert des résultats à beaucoup plus grande échelle à court terme.

GR : Pouvez-nous maintenant nous éclairer sur ce que sont les boissons à base de vin désalcoolisé ?

JL.E: Là, on part directement du vin. L'appellation "boissons à base de vin désalcoolisé" est proposée par le service de la Concurrence de la consommation et de la répression des fraudes pour des boissons élaborées à partir de vin mais dépourvues d'alcool. On les appelle souvent vin sans alcool car c'est plus clair pour le consommateur : on part du vin, on le désalcoolise et on obtient... du vin sans son alcool. L'éthanol (alcool), après l'eau, est quantitativement le composé le plus important d'un vin. Son élimination, partiellement ou complètement, impose l'utilisation de techniques qui font l'objet de programmes de recherche de la maîtrise de la désalcoolisation, réalisée dans de nombreuses distilleries. Les techniques utilisées doivent permettent de retirer l'alcool tout en cherchant à garder l'ensemble des constituants qualitatifs c'est-à-dire les polyphénols, les sucres, les minéraux et oligoéléments et au mieux les composés volatils d'arôme. Il faut en effet conserver le plus complètement possible les composés volatils aromatiques qui forment la flaveur du vin et bien entendu, maîtriser le degré d'alcool résiduel (inférieur à 0,5 % vol). Sans entrer dans le détail des techniques disons que les procédés utilisés font appel à des méthodes physiques. L'osmose inverse est le procédé à membranes qui permet d'éliminer l'alcool tout en restant en phase liquide. Les systèmes thermiques sous vide poussé sont basés sur les différences de composition liées à la volatilité entre une phase gazeuse et la phase initiale. Dès 1988 un des groupements de producteurs, leader en France, l'UCCOAR à Carcassonne, s'est engagé dans un programme de recherche dont l'objectif était de mettre sur le marché de la grande distribution un vin désalcoolisé (photo) connu des consommateurs sous le nom de Bonne Nouvelle. Ce produit, aujourd'hui disponible en rouge, rosé ou blanc sans alcool, est commercialisé dans de nombreux réseaux de distribution. Ce produit voit ses ventes augmenter de façon mesurée mais régulière, plus d'un million de bouteilles sont actuellement vendues en France. Au niveau mondial une dizaine de sociétés élaborent des vins désalcoolisés en France donc, en Allemagne, Australie et États-Unis pour l'essentiel.

vendanges L'intérêt pour ces boissons est directement lié leur composition :
- pas ou peu d'alcool, moins de 0,5 % ou moins de 0,2 % si nécessaire. Cette limite est la même que celle admise pour les jus de fruits.
- faible teneur en sucre : un ajout de sucre de raisin ou de jus de raisin est cependant effectué afin d'améliorer l'équilibre organoleptique du vin désalcoolisé et apporter un certain moelleux à ces boissons. L'apport calorique reste peu élevé 140 à 200 calories par litre. De toutes les gammes des produits d'origine vinicole se sont les moins caloriques, le goût agréable se situe entre celui d'un jus de raisin très peu sucré et celui d'un vin. Mais ce n'est plus du vin par définition ni au goût.

GR : Sur quels facteurs repose la qualité finale aussi bien gustative que nutritive du vin sans alcool ?

JLE : Les qualités finales de ces boissons sont étroitement dépendantes de la qualité des vins mis en œuvre. Les vins riches en composés polyphénoliques, en anthocyanes par exemple, donnent des vins désalcoolisés plus faciles à équilibrer du fait de cette charge en extraits qui tamponne le caractère trop aqueux, parfois trouvé par certains dégustateurs, cela rend la boisson plus complexe et plus riche. Les vins désalcoolisés riches en extraits polyphénoliques sont justement ceux qui, comme pour les vins, sont les plus intéressants au niveau nutritionnel. Il est à signaler que les techniques très douces utilisées conservent la teneur en polyphénols et en anthocyanes ainsi qu'en proanthocyanidols. Du fait de la fermentation, ces boissons sont naturellement riches en glycérol, composé intéressant au niveau nutritionnel.

GR : quels sont les autres produits disponibles sur le marché ?

JL.E : Il y a aussi toute la gamme des produits faiblement alcoolisés (inférieur à 3% vol), pétillants de raisins dont il se vend plus de 10 millions d'unités et les cocktails à base de vin dont il existe plusieurs dizaines de références, la plus importante étant produite par la société LISTEL à partir de ses vignobles du Sud de la France concernant le pétillant de raisin. Mais d'autres produits commencent à être valorisés par exemple en cuisine : ce sont les extraits de vin et notamment les extraits secs non volatils qui subsistent après distillation du vin (20 et 30 g par litre) comme ceux produits par la distillerie la Gardonnenque dans le Gard, les polyphénols issus de vin tel que Provinol élaboré par des distillateurs coopérateurs de l'Ardèche (Société SFD à Vallon Pont d'Arc). La composition de l'extrait sec est particulièrement riche en anthocyanes.Il y a aussi les colorants élaborés par une majorité de distilleries à partir du marc de raisin. Par ailleurs les pépins, les peaux et les feuilles de vigne rouges particulièrement riches en resvératrol sont de plus en plus employés dans les produits cosmétiques et comme compléments alimentaires. Et puis et peut-être surtout en quantité, il y a le sucre de raisin, composé pour moitié de glucose et de fructose, produit par 5 coopératives dans le midi de la France. Ce produit pourrait remplacer le saccharose issu de la betterave à sucre pour la chaptalisation des vignobles septentrionaux ,si la législation évolue, comme l'a proposé le 22 juin 2006 la Commission Européenne, dans le cadre du projet de réforme de l'organisation commune du marché du vin européen.

Quelle conclusion en tirer ?

JLE : En conclusion, je dirais que le vin et surtout le raisin peut aujourd'hui trouver d'autres ressources qui, par leur diversité, leur spécificité et leur qualité susciteront l'attention des vignerons et des opérateurs économiques. La viticulture peut mettre en place, à côté de la production du vin, produit de tradition de qualité et de prestige, une autre filière agricole, toujours attachée à la terre, mais plus spécifique, correspondant aux aspirations des consommateurs actuels en recherche de produits nouveaux, à la fois agréables et bénéfiques pour leur santé. Cette évolution pour 5 à 10% du vignoble, à l'appui de ces quelques exemples reste encore à réussir. La recherche avec les professionnels a encore beaucoup de travail pour réussir cette évolution,tant dans les chaix qu'à la vigne.

La viticulture crise et perspectives

sénateur Roland Courteau Entretien avec M. Roland COURTEAU, sénateur de l'AUDE.

J'ai rencontré le sénateur Roland COURTEAU dans le cadre d'un audit organisé par la Commission santé du Sénat sur le thème de la reconnaissance de l'ostéopathie. Préparant un dossier sur les produits dérivés de la vigne et leurs bienfaits sur la santé, il me paraissait difficile de ne pas parler des difficultés que connaissent les viticulteurs en général et plus particulièrement ceux du Languedoc-Roussillon, berceau de la viticulture française. Connaissant son engagement à la fois pour la promotion des énergies renouvelables, la nécessaire protection à la fois de la santé et d'une agriculture viticole durable, il m'a semblé que son éclairage, au-delà des polémiques et amalgames sources de confusion, pouvait permettre de voir sous un jour nouveau les produits de cette merveilleuse plante fruitière, la vigne, aux immenses vertus santé trop souvent dévalorisée par son sous-produit de fermentation, l'alcool.

Les produits de la vigne le vin, la crise actuelle les solutions pour l'avenir.

Guy Roulier : Quelles sont objectivement les causes de la crise aujourd'hui ?

Roland COURTEAU : La principale cause de la crise viticole aujourd'hui en France et en Europe est avant tout la baisse de la consommation qui est passée en quelques décennies de 100-140 litres par habitant et par an à une cinquantaine de litres. Les consommateurs réguliers disparaissent les uns après les autres, remplacés par des consommateurs occasionnels c'est-à-dire des personnes qui consomment du vin le samedi et le dimanche à l'occasion de réunions festives lors d'un bon repas. L'évolution des modes de vie est la seconde cause : les travailleurs de force consommaient beaucoup de vin faiblement alcoolisés, mais en consommaient une grande quantité. Enfin, dernière cause, les campagnes antialcooliques qui ont pris le vin comme bouc émissaire. La concurrence étrangère est bien entendu une cause incontournable : nos exportations baissent. Et pourtant la consommation de vin augmente dans le monde, plus particulièrement, dans le nord de l'Europe. Aujourd'hui le bassin européen consomme 80 % de la production mondiale de vin. La consommation en Asie, selon une étude prospective, va progresser fortement, dans les sept prochaines années. Et pourtant nos exportations régressent !

Guy Roulier : Quelles en sont les principales raisons ?

Roland COURTEAU : La raison principale est que nous sommes concurrencés non seulement par les pays du Nouveau Monde mais aussi par des pays comme l'Espagne, l'Italie et bientôt le Portugal. Prenons quelques exemples : les exportations espagnoles ont explosé ; en 2005 et pour la première fois la France se trouvait en troisième place au niveau d'exportation après l'Espagne et l'Italie. Nous sommes passés de 23 % en 2001 à de 18 % en 2005. En Espagne, à l'inverse de la France, on positive l'image du vin en le distinguant des alcools durs. C'est d'ailleurs ce que j'avais proposé, en 1990, lors de l'examen par le Sénat de la loi Evin. Ce projet avait été adopté à 11 heures du matin puis annulé par un vote de nuit. C'est regrettable. Autres exemples : au Portugal le ministère de l'agriculture vient récemment d'affirmer l'importance du vin dans l'économie de son pays et a rappelé qu'il constituait la priorité du gouvernement portugais pour les prochaines années. En Roumanie, on vient d'instaurer une prime à l'exportation. Il s'agit d'aider les viticulteurs Roumains à maintenir la part de marché à l'exportation et surtout de conquérir de nouvelles parts de marché. Il faut reconnaître que le gouvernement français a fait un effort en portant les aides à l'exportation à 12 milliards d'euros. Cependant, comparativement, l'aide que consent l'Etat espagnol en faveur de ses viticulteurs (en leur consacrant environ 49 millions d'euros) est quatre fois plus importante. L'Australie, quant à elle, consacre 75 millions d'euros pour l'aide à sa viticulture ! Vous voyez aisément les distorsions d'un Etat à l'autre, distorsions qui déséquilibrent le jeu de la concurrence internationale. Nous avons encore beaucoup d'effort à fournir pour nous remettre à niveau.

Guy Roulier : Quelles solutions préconisez-vous ?

grappe Roland COURTEAU : Les solutions doivent être à la hauteur de la gravité et de l'urgence de la situation. La première des solutions est économique : les viticulteurs sont actuellement dans le rouge, et traversent d'immenses difficultés. Un viticulteur dans le Languedoc-Roussillon perd en moyenne 1000 euros par hectare et par an. Le gouvernement a récemment annoncé un plan d'aide à l'agriculture allouant une somme d'environ en 1000 euros par exploitation. Certains viticulteurs ont déjà demandé à bénéficier du RMI. D'autres depuis longtemps étaient au SMIC. Combien de temps vont-ils tenir ? On ne le sait pas. La solution d'urgence serait de permettre à ces viticulteurs du Languedoc-Roussillon de passer ce cap difficile en leur accordant un appui social. La solution qui consiste à donner des primes à l'arrachage définitif constitue la solution pour un certain nombre de ces agriculteurs qui, en arrachant une parcelle ou deux, peuvent sauver leur exploitation. Mais si ce phénomène d'arrachage venait à s'étendre au-delà, cela pourrait remettre en cause le potentiel viticole du Languedoc-Roussillon. On est en droit de se demander si certains ne souhaitent pas voir disparaître le potentiel de cette région qui, rappelons-le, est la première région du monde historiquement mais aussi au niveau de la production. Il est urgent que l'on prenne conscience que la crise actuelle est une crise sans précédent. La viticulture dans l'économie du Languedoc-Roussillon est un secteur particulièrement porteur en matière d'emploi avec 80 000 ha de vignes pour le seul département de l'Aude cultivés par 7000 exploitants. Le chiffre d'affaires pour l'Aude de 800 000 000 d'euros. Au niveau national, la filière de la viticulture pèse 12 milliards d'euros et crée 800 000 emplois directs et indirects. Rappelons un chiffre significatif qui devrait alerter les décideurs : le secteur du vin pèse au niveau des exportations l'équivalent de 103 airbus ou 500 TGV.

Guy Roulier : Parmi les solutions, pourquoi faut-il préserver la filière viticole plutôt que de chercher une diversification des cultures ?

Roland COURTEAU : D'abord, parce que le Languedoc Roussillon a vocation viticole, ensuite parce que sur certaines parcelles l'ont ne peut cultiver que la vigne. Enfin, simplement parce que la consommation des produits de la vigne progresse dans le monde, et que nous ne pouvons laisser d'autres recueillir les fruits de décennies de travail. Un rapport établi par trois sénateurs dès 2002, demandait des mesures d'urgence afin de prévenir la crise qui se profilait et avançait cinq grands axes de propositions. Aucune suite ne lui a été donnée.

Guy Roulier : Vous dites qu'un amalgame malsain est fait entre vin et alcool. Pouvez-vous vous expliquer sur ce point ?

Roland COURTEAU : Absolument. Il faut, en France, cesser de diaboliser le vin. Je suis partisan des campagnes de sensibilisation contre l'alcoolisme, mais il faut différencier le vin des alcools forts, ne pas confondre la gastronomie et l'addiction à l'alcool autrement dit l'alcoolisme. Mais il faut aussi encourager les produits de la vigne sans alcool et favoriser toute initiative qui non seulement est créatrice d' emplois, mais aussi qui va dans le sens d'une amélioration de la santé. Il est de loin préférable pour des jeunes comme pour des adultes de consommer une boisson sans alcool naturelle issue du raisin plutôt que des sodas à la mode composés de produits chimiques et additifs nocifs. C'est là que doivent porter nos efforts. Par ailleurs, il faut réconcilier les non-consommateurs de vin avec les produits de la vigne de qualité. Dans le nombre de non-consommateurs de vin en France il y a 65 % de femmes et de jeunes. Il y a quatre ans, j'avais proposé de lancer une enquête nationale pour savoir pourquoi ces femmes et ces jeunes ne consommaient pas de vin, et ce qu'ils attendaient qu'on leur propose à partir d'une grappe de raisin. Cette enquête n'a jamais eu lieu et nous sommes toujours avec des points d'interrogation.

Guy Roulier : La réponse semble précisément avoir été trouvée par les chercheurs de l'INRA (voir ci-dessus). Pour les jeunes baignant depuis leur enfance dans l'image des sodas artificiels dopés à la caféine, le vin ne correspondait pas à l'image de tonus et de bien-être que les publicités habiles ont su graver dans leur cerveau. Il va falloir faire un effort de pédagogie pour imposer les nouveaux produits, comme le soda naturel non alcoolisé fabriqué à partir de raisin cueilli avant maturité (verjus). Quant aux femmes, elles ont été informées que l'alcool était très énergétique et faisait grossir, amalgamant alcool et vin. Des produits nouveaux, peu caloriques, notamment des vins partiellement ou totalement désalcoolisés commencent à être proposés sur le marché. Je les ai goûté, ils sont délicieux et de plus ils constituent une solution pour aider la filière viticole à passer le cap difficile.

Roland COURTEAU : Ce sont effectivement des solutions pleines d'avenir. Par ailleurs le jus de raisin a été beaucoup amélioré ; le grand reproche qu'on pouvait lui faire était d'être trop sucré (il contenait 150 g de sucre par litre alors que les autres jus de fruits n'en contenaient que 90 g). Ces solutions sont très certainement pleines d'avenir, mais je persiste à dire qu'il faut que l'on cesse de diaboliser le vin. Je pense que le vin mérite un statut particulier parmi les boissons alcoolisées qui le mette à l'abri des attaques anti-alcooliques, c'est ce qu'a fait l'Espagne récemment. Un amendement que j'avais proposé et qui a été adopté par le Sénat se retrouve dans le Code de la Santé. Il stipule : "Dans le cadre des campagnes de prévention de l'alcoolisme, il ne doit pas être fait de discrimination entre les différentes boissons". Or, je constate que lors des campagnes de prévention de l'alcoolisme, que je considère comme légitimes, car l'alcoolisme est un fléau de notre société, je constate qu'à chaque fois, on cible le vin et uniquement le vin. En France, nous sommes le seul pays où l'information ne se fait pas sur les résultats obtenus d'une façon générale en matière de recherche sur les bienfaits du vin. Or, des travaux scientifiques établissent que la consommation modérée de vin correspond de l'avis général à un verre pour une femme et deux verres par jour pour un homme (d'autres disent trois selon le niveau d'activité physique, la corpulence). Ces recherches scientifiques démontrent que la consommation modérée et régulière de vin fait tomber le taux de maladies cardio-vasculaires de 30 à 40 %. On arrive également à retarder l'apparition de la maladie d'Alzheimer grâce à certains éléments contenus dans le vin et notamment les polyphénols), contenus par ailleurs dans tous les fruits rouges. L'important, c'est d'avoir une conduite responsable. Quant aux alcooliques invétérés, ce n'est pas parce que l'on va mettre une étiquette de mise en garde sur la bouteille que nous résoudrons leur problème d'addiction. Il leur faut la volonté de s'en sortir et un suivi médical spécialisé, bien évidemment.

Guy Roulier : Quelle est votre conclusion ?

Roland COURTEAU : Pour moi la défense de la viticulture est une priorité. Je persiste à dire que si on traitait les Français en adultes responsables, si on mettait en place des campagnes de prévention digne de ce nom, c'est-à-dire qu'au lieu de mettre des étiquettes gadgets sur les bouteilles de vin comme on veut le faire, je propose d'organiser des campagnes d'intervention à l'école et dans les collèges et lycées, campagnes relayées par l'ensemble du corps médical qui ne demande qu'à participer à de telles actions de prévention. Pour résumer en une phrase, j'affirme que si on traitait les Français en adultes, je crois qu'on ferait régresser réellement et durablement l'alcoolisme.

Guy Roulier : ces campagnes anti-alcooliques sont nécessaires comme l'ont été les campagnes anti- tabac ou contre la vitesse au volant mais dans ce domaine comme dans d'autres, ce n'est pas par la peur que l'on change les comportements, mais par l'information, la pédagogie dès le plus jeune âge et l'aide psychologique sans attendre le stade de grande dépendance ou de maladie grave ?

Roland COURTEAU : certains travaux sur lesquelles se fondent les adversaires du vin considèrent que tout individu et comme vous ou moi à partir du moment où on commence boire un verre de vin, imperceptiblement et inéluctablement, nous allons sombrer dans l'alcoolo-dépendance. Je pense que plutôt que s'acharner sur les producteurs de vins, il serait bon que les pouvoirs publics s'intéressent aux grands alcooliers. Les jeunes, le samedi soir, que boivent-ils lors de leurs réunions festives ? Non pas du vin, mais selon leur pouvoir d'achat, de la bière ou des alcools forts. Mais de vin, jamais, ou exceptionnellement. Quant aux produits de la vigne sans alcool, sodas, pétillants, vins sans alcool, il serait souhaitable que les jeunes apprennent à les mieux connaître et à les apprécier à leur juste valeur. Ils sont à la fois agréables au goût et intéressants sur le plan santé apportant des sucres naturels assimilables et des substances bonnes pour la circulation du cerveau. Il faut pour cela que les médias fassent passer l'information et je vous remercie de m'avoir permis de pouvoir m'exprimer sur ce sujet qui me tient à coeur et qui concerne tous les Français, et non seulement une région ou un secteur agricole.

Conclusion Guy Roulier : notre but n'est pas de prendre partie pour un camp ou un autre mais de poser les problèmes avec clarté et objectivité. La solution aux problèmes économiques ou politiques doit toujours, avec pragmatisme trouver la voie médiane durable, conforme, à la fois à l'intérêt économique, environnemental, social, et écologique (incluant l'aspect santé) de notre beau Pays. C'est cela le véritable éco-développement durable.

VINS BIO ET BIODIVERSITÉ

Nous avons voulu, pour clore ce dossier, donner la parole à des viticulteurs bio respectant les principes de l'éco-développement durable, dans la région de Bordeaux.

jean louis Escudier GR : Choisir de cultiver la vigne et de vinifier selon les critères de l'agrobiologie nécessite une remise en question complète. Quelle a été votre démarche ?

Olympe MINVIELLE : Dans notre domaine, nous avons fait un choix : avant de sauver la planète (ce qui est important), il nous faut d'abord modifier nos manières d'intervenir en préservant la vie, en ré-interrogeant nos manières de faire lorsque nos interventions affectent, directement ou indirectement, le vivant végétal. Les conclusions récentes des manifestations sur la biodiversité ont quelque chose d'effrayant, il faut bien le dire - autant d'espèces, de variétés, du vivant qui disparaîtraient dans les années à venir si rien n'est vraiment fait, c'est effroyable - dans le même temps, les observatoires et le développement des connaissances scientifiques, ne suffiront pas pour modifier les comportements de base. Nous pensons qu'il est important, dans le quotidien de nos vies de producteurs de vins, de faire savoir comment nous travaillons, nous aussi, au maintien de la biodiversité. Vieille rengaine diront certains : il suffirait de modifier le comportement individuel pour que le social s'accomplisse autrement ! Nous savons bien que cela ne suffit pas. Mais nous savons aussi que toute modification du social passe par des actes individuels.?

GR : Alors, de quoi s'agit-il ?

Olympe MINVIELLE : Pour nous, préserver la biodiversité, c'est avant tout préserver la vigne en ne la soumettant à aucun stress et à aucune attaque phytosanitaire, mais aussi ses plantes environnantes, celles qui (nous l'avons dit et écrit) entretiennent avec elle un dialogue de voisinage et, dans un certain nombre de cas, la protègent par des jeux d'échanges. Mais c'est aussi veiller à ce que l'ensemble du vivant animal - certains insectes, vers de terre et autres travailleurs contributifs de petite taille - ne soient pas menacés par les produits phytosanitaires. Ce sont aussi les haies (c'est extrêmement important, les haies), au sein desquelles la vie animale se cache pour se reproduire. Les haies sont sources de vivant et de diversité. Ce sont aussi les murets et autres endroits humides qu'il nous faut protéger et entretenir pour favoriser le maintien de la biodiversité? Voilà quelques initiatives simples mais qui, pour nous, sont quotidiennes et que nous devons faire connaître auprès de tous ceux qui aiment de vin de Lagarette pour qu'ils sachent que les raisins qui lui donnent corps sont élevés dans un contexte où la vie est non seulement respectée mais préservée.

Contact : chateau.lagarette@wanadoo.fr

Pour entrer en contact avec nos intervenants écrire à : naturemania@naturemania.com

Références
Les nouveaux produits de la vigne. Intérêt et perspectives.
Jean-Louis ESCUDIER. INRA.

Liens internet :

Pour visiter la Cité de la vigne et du vin de Gruissan :
Renseignements réservations :
cite_vigne_vin@ensam.inra.fr
www.montpellier.inra.fr/spo/pechrouge/index. html
Ministère de l'agriculture :
http://www.agriculture.gouv.fr/spip/

source : dossiers biosfair2



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