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Produits bio : une confiance certifiée (suite) 



Pouvez-vous nous citer quelques cas de fraudes et quelles sanctions risquent les fraudeurs ?

Les grands cas de fraude ont surtout porté en Europe sur les céréales d'importation en 1999 et 2000 (plusieurs dizaines de milliers de tonnes de faux bio). Prévenue par les organismes de contrôle et de certification, notamment Ecocert, la Commission Européenne s'en est mêlée ainsi que les Pouvoirs Publics des Etats Membres. Les Tribunaux en France ont sanctionné des fraudeurs (sur la base du Code Pénal) avec démantèlement des sociétés, amendes et recherches des fraudeurs (Interpol). La traçabilité, mise en place également dans et entre les organismes de contrôle et de certification ont porté leurs fruits et les fraudes sont plus rares actuellement (quelques cas isolées de produits repérés sans certificats bio, notamment en Italie en 2002).








De gauche à droite :

Michel Mustin, responsable recherche et développement chez Ecocert, Dominique Chardon (visiteur), conseil en gestion financière du développement durable, William Vidal, président fondateur d'Ecocert et Guy Roulier, praticien et auteur.













Les huiles essentielles AB sont-elles de qualité supérieure à celles issues de l'AC ? Qu'en est-il au niveau des résidus de pesticides ? Avez-vous des analyses comparatives ?


Les HE Bio sont supérieures en général aux HE conventionnelles exactement comme pour les produits alimentaires. Sol plus équilibré, conditions plus naturelles de culture, pas d'engrais chimiques déséquilibrant des compositions, pas de pesticides, pas d'irrigation systématique (donc taux de MS supérieure), par contre l'effet variétal et terroir semble jouer, ainsi bien sûr que les heures de cueillette et les modes d'extraction (vapeur, alcoolats...), mais vous connaissez cela beaucoup mieux que nous, Mr Roulier, en tant que praticien depuis des années...

Par contre en raison de leur caractère liposoluble, certains pesticides rémanents peuvent ressortir plusieurs dizaines d'années après (cas du lindane sur les anciennes terres à moutons, remises en cultures avec des PAPAM (Plantes à parfums, aromatiques et médicinales). Ecocert réalise beaucoup d'analyses par an, mais n'effectue pas de comparaisons avec les produits conventionnels (ce n'est pas notre rôle), par contre les Pouvoirs Publics publient des données annuelles et l'on peut apprécier les différences significatives au plan statistique en faveur de la Bio.


Globalement les producteurs et transformateurs travaillent bien et les consommateurs, du moins en France, peuvent être pleinement rassurés. On voit chaque année qu'un pourcentage significatif (quelques %) de produits conventionnels se situent même au dessus des limites maximales de résidus en pesticides. On n'en retrouve pas, sauf en cas de pollution accidentelle de proximité, dans les produits bios. Les traces qui sont alors retrouvées sont très en dessous des limites conventionnelles admissibles (de 10 à 50 fois). Statistiquement, en moyenne les produits bios sont beaucoup plus sûrs sur ce plan que les produits classiques. Pour simplifier, seul un produit sur dix mille étiqueté Agriculture biologique, peut poser des problèmes, non pas de santé, mais de non conformité au Règlement européen.

Les produits de traitement bio sont utilisés dans quels cas ? Quels sont leurs avantages et inconvénients ? :

Il y a plusieurs niveaux de réponse :
En bio, on considère le traitement comme un échec du système productif, comme un recours en cas d'accident ou de recrudescence d'un pathogène, d'un parasite ou d'une carence... qui ne devrait pas se produire dans un organisme sain et résistant. Le produit de traitement doit intervenir comme au "rugby en deuxième rideau défensif". On choisit et agrée en Bio alors les produits les plus ciblés, les moins écotoxiques et les plus biodégradables dans les conditions de culture, donc globalement les moins nocifs (comme la nicotine du tabac, les extraits de Derris : roténone et du chrysanthème pyrètre ou les extraits de Quassia (insecticides végétaux actifs quelques jours et rapidement biodégradés). Les produits autorisés sont ceux de l'annexe II du règlement européen qui contient :
1) en A : les engrais et amendements du sol (organiques essentiellement et minéraux non solubles).
2) en B : Pesticides (B1 Phytosanitaires et B2 Autres produits antiparasitaires des bâtiments, en fait presque les mêmes qu'en culture...)
La bio, l'écologie et le commerce équitable sont , me semble-t-il, indissociables. Quelle est votre philosophie dans ces domaines ?

L'écologie c'est avant tout une philosophie globale. C'est aussi une science, celle de la relation des êtres vivants avec leur milieu et entre populations. L'agriculture biologique a pour fondement le respect de l'équilibre sol-plante-animal, avec à la base toujours, la vie du sol et sa gestion durable, anti-érosive (capital sol dont le capital humus) et au-dessus les influences générales (solaires, lunaires, cosmiques c'est-à-dire les grands cycles). Pour Ecocert, l'écologie se pratique au quotidien et à tous niveaux :
  • dans le mode de déplacements : transports publics ou voitures au gaz (moins polluantes) : plus de 70 voitures au gaz sur notre flotte
  • dans la vie au bureau : bâtiment solaire bioclimatique et écomatériaux à 100 % (ossature bois avec des produits de traitements peu nocifs à base d'huiles essentielles, d'insecticide végétaux ou de sels de bore, sols en briques cuites et bois, murs en briques crues pressées et séchées soleil, enduits à la chaux aérienne...)
  • dans les modes d'alimentation ; possibilités de se préparer des repas bios dans la cuisine où chacun apporte ce qu'il veut ou qui lui convient...
  • traitement par osmose inverse de l'eau du réseau pour enlever les molécules organiques polluantes
  • toutes nos cartouches d'encre (poudre de carbone) sont envoyées au recyclage
  • dans la démarche globale ISO 9001 en cours et ISO 14001 : management environnemental pour l'entreprise avec un Ingénieur Qualité à temps plein...
Par exemple, pour compenser la quantité de papier (100 % recyclé) consommé, Ecocert va payer l'équivalence en biomasse d'arbres d'alignements à la commune de l'Isle-Jourdain (Gers) en s'associant à une action pédagogique de plantation avec les écoles. Pour l'extension des locaux futur du siège, une opération HQE (Haute Qualité Environnementale) sera menée avec les partenaires régionaux (ADEME Midi-Pyrénées, ARPE : Agence Régionale pour l'Environnement et les Architectes et bureaux d'études...

Ecocert participe au mouvement du Commerce Equitable et a travaillé à la mise en œuvre du référentiel Bioéquitable qui concerne des produits bio + équitable, puisque les deux ne vont pas forcément de soi, bien que les consommateurs souhaitent cette équation positive et synergique. Un produit bioéquitable c'est d'abord un produit bio (conforme à l'un des trois grands règlements internationaux : Européen, USA (NOP) ou Japon (JAS) ou un référentiel équivalent agréé CEE, plus les critères de l'équitable. Ecocert a fait ajouter quelques critères d'environnement et de durabilité (suivi de l'érosion des sols, pas de cultures sur des milieux naturels protégés ou en danger, existence d'études d'impact sur l'environnement avant installation de grandes fermes...).

De nombreux petits producteurs bio renoncent au label AB pour des questions de coût. N'est-il pas dommage d'écarter les bio historiques et de ne contrôler que les "gros" ? Il a-t-il une solution pour les petits producteurs (ex producteurs d'huiles essentielles...) ?

A Ecocert, nous avons tenu compte de cette réalité avec un tarif adapté aux petits producteurs. Par exemple le tarif le plus bas est inférieur à 300 Euros en 2003, ce qui est vraiment un minimum pour l'ouverture d'un dossier complet, le contrôle physique sur le terrain par un Contrôleur expérimenté et le traitement du dossier administratif au siège. Pour certains produits bios ou pour certaines distances de contrôle, ce qu'on fait payer au petit producteur est au niveau du prix de revient Ecocert. Ecocert est donc un partenaire de la filière bio qui œuvre pour son développement harmonieux, notamment en ne pénalisant pas les petits producteurs, avec des secteurs sans augmentation de prix ou des ajustements à la hausse répercutant les hausses réelles (salaires, énergie, hausse des services, des charges...).

Parlons des transformateurs. Je fabrique des biscuits et j'utilise dix ingrédients différents, et chaque ingrédient fait l'objet d'un contrôle à part et facturé. Ne risque-t-on pas de pousser les transformateurs vers la fabrication de produits plus simples (avec peu d'ingrédients pour diminuer les coûts) ?

La facturation fait intervenir le nombre d'ingrédients, mais ne lui est pas directement proportionnelle. Il existe une part fixe (frais généraux, de constitution d'un dossier Transformateur, de déplacements du ou des contrôleurs) et seule les parties variables, liées au nombre d'ingrédients qui nécessitent des vérifications multiples, sont proportionnelles. La résultante est une échelle moins que proportionnelle qui ne pénalise pas la complexité, l'inventivité d'une recette en un mot la Bio-diversité !!!

Cela ne pénalise-t-il pas aussi les traiteurs et les restaurants bio ?

Non, ce qui intervient à ce niveau n'est pas tant le nombre d'ingrédients, que la complexité de la recette. qui pénalise le plus en temps le contrôle d'un traiteur par exemple considéré comme un transformateur. En revanche, ce qui nous pose problème c'est que les opérateurs changent très souvent les recettes avec de multiples ingrédients, parfois variables (par exemple suivant saisons) donc complexe... et toujours plus long à contrôler (on doit vérifier tous les composants un à un avec leurs origines, provenances...).

La restauration biologique n'a pas de certification spécifique en France à notre connaissance, même si des réflexions sont menées, notamment en restauration collective. Par contre, le système démarre à l'étranger (cas de l'Italie, pays de tradition gastronomique et de cuisine méditerranéenne dont on reconnaît maintenant les effets bénéfiques sur la santé : régime méditerranéen à base de fruits et légumes, céréales complètes, fruits secs, poissons, viandes en plats complets équilibrés, huiles végétales dominantes polyinsaturées comme les huiles d'olive, carthame, oeillette, sésame, fruits secs... Nous avons une réflexion en cours sur ce processus pour intégrer la diversité et contourner les difficultés avec des Plans de Contrôle plus adaptés.

Certains fraudeurs ont réussi à échapper à la vigilance des organismes certificateurs (on achète du non bio bon marché et on le remaquille en bio). Où est la faille ?

Oui, ça peut se voir sur les marchés de plein vent, où de très petits producteurs ou des retraités jardiniers proposent des légumes non traités qu'ils qualifient de bios sans être contrôlés. Les volumes en jeu sont donc très faibles et les consommateurs ne sont pas tout à fait dupes, mais acceptent le coté convivial des transactions. De plus tous les points de vente sont contrôlés au niveau général par l'Etat (DGCCRF). Par contre les fraudes avérées sont passibles de sanctions pénales. Nous vous l'avons dit récédemment, si faille il y a c'est au niveau du négoce non contrôlé.

Je me fais l'avocat du diable : est-ce qu'une parcelle bio est encore bio si celle d'à côté est traitée chimiquement ?

Oui,. mais à condition que les produits ne soient pas contaminés. Nous vérifions l'environnement de la production dans les Questionnaires d'Enquête à la conversion, puis lors de la visite approfondie d'installation. On ne peut avoir un maraîcher bio en zone périurbaine coincé entre deux bretelles d'autoroute à 5 m des premières salades... Nous contrôlons aussi par analyse. Nous déclassons souvent et même définitivement des parcelles bios où des traitements imprudents par avion des jours de vent de voisins ont fait dériver les nuages (cas des bananeraies, des vignes...). le problème qui se pose ensuite est la responsabilité juridique du pollueur vis-à-vis du bio qui est victime et payeur (déclassement de sa production !). Une réflexion très récente est en cours au Parlement Européen pour la modification du règlement européen qui tendrait à exclure (dans un périmètre de protection biologique les cultures chimiques ou les impacts des pollutions des parcelles de production bio notamment par les OGM : plusieurs Km avec des propositions variables de distance). De toutes façons, lors de la constitution du dossier, les organisme de contrôle et de certification ont toute liberté pour juger l'environnement de l'exploitation et demander des protections complémentaires (bandes boisées larges, talus, parcelles enclavées exclues...).

Et si la nappe phréatique est polluée ?

Deux cas : si l'exploitant utilise un pompage sur la nappe, on vérifie souvent sa qualité par analyse (en particulier recherches des nitrates et des pesticides qui leur sont très souvent corrélés). Si l'eau est polluée, on demande de changer de système d'irrigation et se tourner vers une autre eau ou un autre réseau ...

Et si les pluies acides tombent sur cette parcelle ? Ne serait-il pas souhaitable que soit exigé un périmètre de sécurité (comme pour les sources d'eaux minérales) ?

NON, on n'est pas maître du climat et des variations (sens du vent). Les pluies acides sont essentiellement constituées d'acide sulfurique et chlorhydrique. Ces pluies sont neutralisées par les réserves alcalines du sol ou de l'eau (bases du sol comme le calcium, magnésium au fort pouvoir tampon...)... Les périmètres de sécurité sont créés pour protéger les captages d'eau brutes pour les eaux potables ou les eaux minérales des activités humaines...que l'on connaît et mesure. On doit attendre les changements réglementaires européens, qui viseront probablement à renforcer la protection des producteurs bios et des consommateurs. En charge azotée par exemple, le maximum autorisé correspond à une limite de 170 Kg d'azote élémentaire ou Unités/ha/an ou 2 UGB/ha (Unités Gros Bovins). Ceci est très théorique mais nous ne pouvons rester silencieux sur ce sujet qu'exploitent les adversaires du bio, en déclarant que les bios polluent autant que les autres alors que des charges à plus de 300 Kg N/ha/an sont encore rencontrées, notamment en zone tropicale.

Comment peut-on garantir la qualité bio des produits importés de pays moins en pointe sur le bio ? Sur quels critères ?

Les seuls critères objectifs sont le respect strict de la règle d'Equivalence au règlement européen (Commission Européenne), ainsi que les Autorisations d'importations à travers des dossiers gérés par le Ministère de l'Agriculture (qui est assez sévère pour délivrer ces certificats et qui très faciles àà obtenir dans des pays voisins que nous ne citerons pas par charité... A quand une harmonisation européenne dans le sens de la rigueur.

Parlez-nous de la règle des 95% des ingrédients certifiés bio pour obtenir le label ? Pourquoi pas 100 %. Expliquer que les produits naturels (ex produits marins) ne peuvent être certifiés bio (algues, poissons sauvages etc)...

OUI et les additifs autorisés ne sont pas bios et ne rentrent pas dans le calcul des ingrédients bios entrants dans le produit fini, ce qui fait que celui-ci n'atteint rarement 100 % ou jamais par exemple s'il est cuisiné (sel), même si tous les ingrédients sont bio, végétaux et animaux.

Le rapport Saddier : est-ce la fin d'une certaine vision éthique et locale de la bio ?

Non, pas vraiment, mais c'est un nouveau tournant. Le rapport énonce certaines vérités qui peuvent déranger. Ce qu'il faut c'est ne pas sombrer dans le libéralisme facile et maintenir l'éthique de la Bio sinon les consommateurs perdront leur confiance. Ecocert, la confiance ! c'est notre slogan depuis la fondation... La garantie bio est basée sur une obligation de moyens (définis par des cahiers des charges). Mais ce qui intéresse le plus le consommateur, c'est une obligation de résultats (en terme de santé essentiellement). Dans l'obligation de moyens, on trouve naturellement l'obligation de résultat, ne serait-ce qu'à travers les exigences : Pas d'OGM, 0 pesticide, 0 engrais chimique, 0 additifs interdits comme colorants, conservateurs, cancérigènes donc absence de ces produits apportés volontairement à doses massives et répétées, ce qui protège déjà beaucoup le consommateur. L'obligation de résultat trop mise en scène sert aussi à se focaliser sur les critères de contrôle qu'on veut voir mis en avant, donc aussi à éviter d'avoir à parler de ce qui fâche. C'est le résultat qu'on veut obtenir... Par exemple, 0 bactérie c'est facile quand le produit est irradié, traité par des sels, protégé par des conservateurs chimiques, mais est-ce que le consommateur est mieux protégé pour autant des bactéries avec un produit mort et son tractus digestif démuni de bactéries utiles qui lui fournissent des vitamines, des molécules organiques stimulantes et de ce fait sujet à toute invasion externe ou tout dérèglement...

Est-ce que la bio ne passe pas à côté de quelque chose d'essentiel ?

Si peut être la globalité. Le manque de critères environnementaux ou de durabilité est claire dans le règlement européen. Comment peut-on rester en bonne santé en mangeant seulement bio, en vivant dans le fumée, dans le stress, dans le bruit, dans la pollution urbaine, radioélectrique et atmosphérique... Certains aspects sont traités dans les principes mais ne reçoivent pas de critères de contrôles dans les articles du Règlement. Le consommateur reste sur sa "faim" et l'organisme de contrôle et de certification est démuni. Nous en parlons régulièrement avec les autorités et la CE. Les évolutions positives en cours vont déboucher au plan réglementaire dans les prochaines années, mais évidemment on est toujours pressé. C'est une tendance générale de globalisation environnementale (agriculture écologique) et sociale (équitable) qui se profile en Bio à moyen terme.

Il faut par exemple savoir qu'Ecocert certifie les producteurs en agriculture biodynamique depuis des années et que les résultats techniques, notamment en viticulture ou en arboriculture sont étonnants, ce qui est confirmé par un essai agronomique comparatif à long terme en Suisse (FIBL : Essai DOC : Dynamique (= biodynamique), Organique (=biologique) et C = Conventionnelle où D et O sont très proches, mais avec des différences en faveur des essais D, au niveau biologique du sol. Vous voyez on revient toujours au sol. les pionniers de la Bio, André Birre, J. Keiling, professeur à l'INA Paris, les fondateurs de Nature & Progrès (Matteo Tavera et André Louis), Lemaire et Boucher, André Voisin (tous agronomes), dont les ouvrages sont oubliés et bien d'autres encore... ont insisté sur l'humus dans le sol. Moi-même j'ai commis 1000 pages sur le Compost et la gestion de la MATIERE ORGANIQUE. Je reste optimiste, les idées progressent...mais parfois pas à la vitesse où les sols se fatiguent et s'épuisent... "Les civilisations disparaissent avec l'humus...."

Je remercie mes interlocuteurs pour la clarté et l'objectivité de leurs propos.

Guy Roulier            retour début


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