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Dangers sur le bio européen, par Guillaume Moricourt



La tentative de la présidence finlandaise de faire adopter fin décembre à la va-vite le projet européen de la commission relatif à l’agriculture biologique a échoué. Les contradictions avec les principes essentiels du bio étaient trop criantes.

Les parlementaires européens doivent se prononcer vers le 29 mars 2007 sur un nouveau projet, amendant largement les souhaits de la commission. Mi-juin, il appartiendra au Conseil des Ministres de décider de suivre la Commission ou le Parlement.

Quel est l’enjeu entre les deux conceptions ?

Les qualités de l’Agriculture Biologique ne sont plus à démontrer. Le bio est le moyen d’une agriculture durable, ce qui est reconnu par tout le monde depuis des lustres. En effet, le bio n’épuise pas les sols, livre des produits bien pourvus en nutriments, et ne pollue pas ou très peu l’environnement. Ce dont ne peut se targuer l’agriculture intensive, aujourd’hui dominante, qui stérilise progressivement les sols, pollue l’eau, l’air, les produits avec ses intrants chimiques, pesticides ou excédents de nitrates.

La croissance du bio est trois fois plus rapide que celle des produits non-bio ; si le bio reste marginal, c’est qu’il est désavantagé par rapport à l’agriculture intensive, qui ne supporte pas tous ses coûts induits (pollution, santé), et qui bénéficie de plus de primes PAC (+ 30% en moyenne).

Comment l’AB parvient-elle à de bons résultats ? En s’interdisant les facilités chimiques qui ne sont qu’un engrenage fatal à la destruction de la Nature. Du coup, il faut travailler la terre, prendre soin des plants, des animaux...

Mais le projet de la Commission se borne, ce n’est pas anodin, à demander à l’agriculteur bio de préférer l’emploi de produits naturels à des produits chimiques, sauf si les produits naturels ne se trouvent pas dans le commerce ! Ce qui est une mesure inacceptable. Les producteurs bio s’imposent eux-mêmes des contrôles pour être crédibles ; comment ne pas comprendre que ces contrôles deviendraient une peau de chagrin avec l’adoption d’une telle mesure ?

Le Parlement demande justement dans sa dernière mouture que le bio, si nécessité, doit recourir à des produits naturels, et à des produits chimiques dans des cas limités et exceptionnels (on peut penser à des vols de criquets par exemple), seulement dans le cas où des produits naturels se révèleraient insuffisants, et sur demande expresse aux autorités.

Vis-à-vis des OGM, de facto, la Commission souhaiterait aligner le bio sur la loi commune, qui autorise un taux d’OGM de 0.9% dans les produits agricoles. Les producteurs bio, 80% des consommateurs européens, exigent au contraire de concert un abandon des OGM. Suivant les amendements, la position des parlementaires semble osciller entre l’interdiction des OGM dans le bio, et son autorisation à hauteur de 0.2%.

Il est clair que pour la Commission, le bio est un empêcheur de tourner en rond : elle tente de faire sauter un verrou pour laisser croître l’industrie des biotechnologies de ses rêves, en tentant de mettre toute la société devant le fait accompli.

Conséquente avec elle-même, la Commission demande encore qu’une loi unique s’exerce sur tout le territoire de l’UE, en interdisant chacun à prétendre à des produits sans pesticide, sans OGM, par exemple. Ce qui est évidemment un moyen d’uniformisation du bio, mais par le bas, en le diluant dans une dose de pesticide. Ce qui ne manquerait pas de conduire à une perte de confiance des consommateurs bio et de provoquer la fin du bio.

Pour être encore plus maîtresse des décisions, la commission se garde le soin de rédiger elle-même les modalités d’application de son nouveau règlement. Tout peut arriver. Dans le dos des consommateurs, des producteurs, des parlementaires. Le Parlement européen demande d’être codécisionnaire plutôt que de n’être qu’une simple instance consultative. Le Conseil, la Commission, doivent en décider le 29 mars.

Affaire à suivre.

Guillaume Moricourt
Guillaume.Moricourt@ifrance.com

Guillaume Moricourt est l’auteur d’« Agriculture et Santé » aux Editions Dangles, 16 euros. Ce livre compare les différentes pratiques agricoles : http://guillaume.moricourt.ifrance.com/agricultureetsante

source : dossiers biosfair21

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