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Développement durable : l'exemple du cacao



Réflexions sur le commerce bio-équitable.

Lorsque j'ai créé mon site naturemania.com, début 2003, je n'avais aucune idée de l'impact des idées qu'il contenait, mais je pressentais que le thème général nature et santé vu à la fois sous l'angle de la science et de la tradition rencontrerait une résonance via ce merveilleux fil d'Ariane qu'est le réseau Internet. Le nom de naturemania se suffit à lui-même et constitue un état d'âme, une motivation, un programme de vie : "la passion de la nature". Il ne s'agit en aucun cas d'un retour à l'âge de pierre mais d'une remise en cause des choix qui mettent en péril notre planète en cherchant à imposer des méthodes incompatibles avec un

Commerce équitable et commerce éthique.

La notion de commerce équitable a constitué un pas important vers une meilleure solidarité entre les consommateurs des pays riches et les producteurs agriculteurs ou artisans des pays riches ou des pays pauvres. Géniale idée de philanthropes qui ont mis en œuvre un système résolument novateur qui devait faire cesser la surexploitation des paysans et artisans producteurs en garantissant un niveau de vie décent, leur permettant ainsi de vivre et d'éduquer leurs enfants, seule solution pour éradiquer la pauvreté, l'esclavage des enfants et les migrations.

Le commerce équitable : ce concept datant de 1960 commence à être perçu et recherché par un nombre croissant de consommateurs Européens et Nord-américains qui, par leurs achats de produits"éthiques"sous divers labels, choisissent de soutenir les petits producteurs des pays émergents. Encore faudrait-il être sûr que les sommes récoltées arrivent bien à destination et ne se perdent pas en route. Les produits éthiques permettent de garantir aux consommateurs qu'ils ont été élaborés dans des conditions de travail respectueuses de l'être humain, tout au long de la chaîne de production de l'agriculteur salarié, au petit producteur, et du circuit commercial jusqu'à la vente finale afin d'assurer une juste rémunération du travail de chacun dans les pays en voie de développement. En contrepartie les pays producteurs s'engagent à garantir le respect des Droits de l'Homme : non discrimination de sexe, de race, de religion, interdiction du travail des enfants et de l'esclavage, prise en compte de la sécurité du travail, préservation de la santé, horaires limités... Le commerce équitable est donc un commerce équilibré et juste qui établit un rapport d'échanges équitables pour tous et qui pose comme principe dans les pays en développement, d'aider les petits producteurs et artisans à se développer de manière durable en favorisant l'éducation, la formation professionnelle, l'organisation.

Le commerce équitable et la bio : un mariage indispensable qui améliore la traçabilité

Un nouveau concept, associant le commerce équitable et l'agrobiologie, le"Bio Equitable", vient de voir le jour en France. L'Association BioEquitable explique sa différence par le fait que"les consommateurs des pays développés s'attendent naturellement à ce que les produits biologiques soient aussi sociaux en plus d'être environnementaux et inversement. Le concept Bio Equitable est donc global, synonyme de développement durable, pour des raisons éthiques, équitables et écologiques". L'organisme de certification Ecocert a été chargé d'établir le cahier des charges et de le contrôler. Voici les points essentiels de leur cahier des charges :
  • 1. Développer une agriculture durable et un maintien du tissu local
  • 2. Garantir les droits fondamentaux et élémentaires de la personne
  • 3. Assurer un prix minimum garanti contractuellement permettant une juste rémunération de la personne
  • 4. Prendre en charge les coûts de certification biologique
  • 5. Etre en conformité avec au moins l'un des règlements d'agriculture biologique
  • 6. Fournir une assistance technique et financière dans le respect de la tradition locale
  • 7. Contractualiser des engagements avec les producteurs locaux
Questions-réponses sur l'investissement et le commerce éthique :
voir site http://www.lacase.org/coordiComEqui2003/produits.htm

L'exemple du cacao

La Directive européenne du 23 juin 2000 qui permet d'ajouter des matières grasses végétales autres que le beurre de cacao a entraîné une modification de la réglementation française le 3 août 2003. Six graisses végétales peuvent être désormais incorporées dans le chocolat dans la limite de 5% (illipé, huile de palme, sal, karité, kokum et mangue). Voir : http://www.legifrance.gouv.fr/texteconsolide/ADHTN.htm

Cette Directive a eu des conséquences désastreuses sur les petits producteurs du monde entier. Perte de 200.000 tonnes, baisse du pouvoir d'achat des agriculteurs des pays pauvres entraînant des réactions en chaîne : perte d'intérêt pour la cacaoculture, difficultés financières aggravées retentissant sur la santé de la population et l'éducation des enfants.

Que faire ? La Directive qui semble avoir été prise sans étude préalable suffisante au niveau de l'impact humain et sans considération suffisante des principes édictés par le Pacte mondial peut-elle être remise en question ? Oui certes, si les responsables politiques cessent de céder aux lobbies des spéculateurs mondiaux pour prendre en compte et valoriser les principes du Pacte mondial et si la pression des consommateurs européens inverse le rapport de force. Mais il s'agit là d'un travail de fond difficile et au long cours. En attendant, il faut agir en faveur des petits producteurs dont les difficultés économiques ne peuvent être améliorées que par une action au niveau des pays consommateurs, tant au niveau des fabricants, des distributeurs que des consommateurs se sentant concernés par l'éthique au niveau du commerce mondial.

La solution, la plus facile à mettre en œuvre est d'associer les consommateurs Européens et Nord-américains au petits producteurs via le label Commerce équitable et BioEquitable en développant des Appellations d'Origine Contrôlée (A.O.C.) de produits permettant de différencier les produits 100% naturels et les produits dénaturés de qualité moins bonnes voire médiocre. De grandes avancées ont déjà été réalisées et il convient de saluer le travail des associations qui œuvrent pour le commerce équitable. Mais beaucoup reste à faire pour que la prise de conscience devienne générale.

Par ailleurs, l'autorisation de l'adjonction de 5% de graisses végétales autres que le beurre de cacao risque de favoriser des dérives et des fraudes. Il est en effet facile de frauder et difficile de prouver la fraude même avec la meilleure volonté des fonctionnaires dévoués à la protection du consommateur (nombre insuffisant de contrôleurs, pénalités insuffisamment dissuasives, procédures longues et coûteuses). La seule solution vraiment efficace pour déjouer les dérives favorisées par la directive du 23 juin 2000 repose sur la promotion des labels de qualité à la fois équitable et bio.

Comment le consommateur peut-il agir pour aider le développement du Bio et équitable ?

1) Acheter les marques qui adhèrent au Pacte mondial.
2) Bien lire l'étiquetage
3) Ne pas consommer de produits contenant des ersatz de beurre de cacao.

L'étiquetage doit informer le consommateur de cette adjonction par la mention :"contient des matières grasses végétales en plus du beurre de cacao". ` Cette mention doit apparaître de façon visible.

En France, un étiquetage informatif complémentaire existe pour le chocolat fabriqué avec le seul beurre de cacao :

Le législateur français a voulu ainsi faciliter l'identification par le consommateur du chocolat fabriqué à partir des seules graisses tirées des fèves de cacaoyers, sans adjonction de graisses végétales. C'est ainsi que, depuis mai 2001, les mentions"Chocolat pur beurre de cacao"ou"Chocolat traditionnel"peuvent figurer sur les étiquetages en complément des dénominations de vente réglementaires.

Certaines marques continuent à garantir aux consommateurs que leurs chocolats sont 100% pur beurre de cacao.

ABIDJAN Côte d'Ivoire 1er au 3 mars 2004
Premières journées mondiales journées du cacao

Abidjan a accueilli les premières journées mondiales du cacao auxquelles ont participé l'ensemble des pays producteurs d'Afrique de l'Ouest. Cette rencontre à caractère international a visé essentiellement à faire comprendre à tous que le succès de ce pays repose effectivement sur l'agriculture durable et notamment de la cacaoculture. Les thèmes retenus ont été "L'expérience ivoirienne en matière d'amélioration variétale et des systèmes de production" et "L'expérience ivoirienne en matière de valorisation et de transformation du cacao et de ses sous-produits". Naturemania vous présentera prochainement les merveilleux pouvoirs du beurre de cacao.
Lire http://www.naturemania.com/conseils/cacao.html

IMPORTANT : Nous allons suivre ce dossier exemplaire de très près et vous invitons à nous adresser toutes informations utiles pour créer une dynamique entre producteurs, chercheurs, organismes de contrôle, entreprises éthiques, médias et consommateurs. Notre prochain dossier : le beurre de cacao, les huiles et graisses végétales utiles pour le bien-être et la santé.

Rappel historique

Il est des discours et des prises de positions qui peuvent bouleverser l'ordre du monde.
Nous avons cité le discours de Johannesburg, il était nécessaire de rappeler le texte majeur élaboré par M. Kofi Annan.

Le Pacte mondial : une évolution historique pour l'avenir de l'humanité Lire http://www.un.org/french/pubs/chronique/2003/numero1/0103p64.html

Le 31 janvier 1999, lors du Forum économique mondial, le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a invité les dirigeants d'entreprises du monde entier à se joindre à une initiative internationale en souscrivant aux neuf valeurs et principes communs dans les domaines des droits de l'Homme, des normes du travail et des pratiques environnementales. Sa proposition a permis la création d'un réseau mondial ayant un potentiel d'efficacité sans précédent. Ce réseau du Pacte mondial est composé par :
- des centaines d'entreprises,
- des O.N.G.,
- des fédérations internationales du travail,
- plusieurs institutions de l'O.N.U.

Ce réseau a pour but de contribuer à créer un marché mondial plus stable et plus équitable en s'assurant que les neuf principes deviennent les bases obligées des activités commerciales mondiales.

Le Pacte Mondial a pour but d'améliorer l'éthique et de promouvoir la responsabilité des entreprises afin qu'elles participent activement à la recherche de solutions pour résoudre les problèmes posés par la mondialisation.

Les neufs principes du Pacte Mondial :

DROITS DE L'HOMME :
  • Principe n°1 : Les entreprises sont invitées à promouvoir et à respecter la protection du droit international relatif aux droits de l'Homme dans leur sphère d'influence
  • Principe n°2 : et à veiller à ce que leurs propres compagnies ne se rendent pas complices de violations des droits de l'Homme.
NORMES DU TRAVAIL :
  • Principe n°3 : Les entreprises sont invitées à respecter la liberté d'association et à reconnaître le droit de négociation collective
  • Principe n°4 : L'élimination de toutes les formes de travail forcé ou obligatoire
  • Principe n°5 : l'abolition effective du travail des enfants
  • Principe n°6 : et l'élimination de la discrimination en matière d'emploi et de profession.
ENVIRONNEMENT :
  • Principe n°7 : Les entreprises sont invitées à appliquer l'approche de précaution face aux problèmes touchant l'environnement
  • Principe n°8 : à entreprendre des initiatives tendant à promouvoir une plus grande responsabilité en matière d'environnement ; et
  • Principe n°9 : à favoriser la mise au point et la diffusion de technologies respectueuses de l'environnement.
Selon le journal Les Echos, en 2003, 210 entreprises françaises étaient concernées réalisant un chiffre d'affaires cumulé de l'ordre de 1000 milliards d'euros et employant dans le monde 4 millions de personnes (www.unglobalcompact.org)

Quelques chiffres
- les sommes dépensées dans le monde pour l'armement :
+ de 400 milliards d'euros en 2003 rien que pour les Etats-Unis + l'Europe 200 milliards
les sommes nécessaires pour que tous les enfants du monde aient accès à l'éducation :
6 milliards d'euros
Des livres à lire :

L'avenir de la Terre : le développement durable raconté aux enfants Yann Arthus-Bertrand Ed.de la Martinière Jeunesse.
La Terre en héritage. Jean-Marie Pelt . Livre de poche.
Mal de Terre. Hubert Reeves. Seuil.
Sauvez la Terre.Yves cochet, Agnès Sinaï. Fayard.
Au-delà du bio : la consom'action. Jean-Pierre Rimski-Korsakov.Ed. Yves Michel.
La planète brûle.Eric Veyssy. Ed. Le bord de l'eau.
La guerre au vivant. Jean-Pierre Berlan, Michael Hansen, Paul Lannoye, Suzanne Pons, Gilles-Eric Serralini. Ed. Agone.
De l'angoisse à l'espoir. Leçons d'écologie humaine. Albert Jacquard. Livre de poche.
Le nouvel ordre écologique. Luc Ferry. Livre de poche.
L'Afrique. Sylvie Brunel.

Des sites à consulter : http://www.equiterre.qc.ca/commerce_equitable/cacao.html : un remarquable dossier très complet, objectif, sans concession sur la filière du cacao. Problèmes humains, travail des enfants, obligation morale d'un commerce équitable, responsabilisation des entreprises chocolatières, solutions éthiques. Merci à nos amis Canadiens.
http://www.environnement.gouv.fr/ le site du ministère de l'écologie et du développement durable.
http://www.legifrance.gouv.fr/texteconsolide/ADHTN.htm
http://www.senat.fr/leg/ppl00-002.html : une proposition de loi pour défendre la qualité du chocolat.
http://www.chocolatiers.fr : toute l'INFO sur les chocolatiers
http://site.voila.fr/parole_de_chocolat : Cercle des goûteurs de chocolat.

Guy Roulier


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