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Sortir de l'intensif, développer le bio
couverture


Vient de paraître :
AGRICULTURE ET SANTE de Guillaume Moricourt
Editions Dangles


L'agriculture intensive, si elle n'est pas stoppée, conduit à une impasse. Pourquoi ? Plusieurs raisons se cumulent : les sols se dégradent, les pesticides sont dangereux, la ressource en eau est dilapidée, on force la croissance des animaux avec des antibiotiques, l'eau est polluée... Il faut une agriculture de remplacement moins polluante, et développer l'agriculture bio, qui est l'agriculture durable par excellence. Tout est naturellement question d'organisation de conditions économiques. Voyons pour commencer quels sont les dégâts de l'intensif. Le propre de l'agriculture intensive est d'abord d'utiliser des engrais chimiques minéraux, à la place de composts ou de fumiers. Quelles en sont les conséquences ? Avec des composts, des fumiers, et un temps de repos laissé à la terre pour prendre des forces après les récoltes, les plantes ont tous les éléments nutritifs nécessaires à leur croissance, leur vigueur, leur santé, à savoir : nitrates, phosphates, potassium, magnésium, calcium, bore, cuivre, sélénium, etc... L'utilité des fumiers et des composts est de reconstituer la couche d'humus qui recouvre le sol; c'est le capital santé de la terre, qui induit une plante en bonne santé, et indirectement, un humain ou un animal en bonne santé. L'agriculture traditionnelle des générations précédentes a respecté cette contrainte.

Avec les pratiques de l'agriculture intensive, on épand des engrais chimiques minéraux limités généralement aux Nitrates, Phosphore et Potassium (d'où l'abréviation NPK qui les caractérise), ce qui suffit à doper la plante, mais de manière déséquilibrée. Qui plus est, le repos de la terre est délaissé, remplacé par un autre épandage de NPK. Bien sûr, cette surexploitation de la terre a conduit à des hausses de rendements, de revenus. Mais le dégât agronomique, au bout de 40 années d'intensification, est patent : l'humus disparaît au fil du temps ; les sols se dégradent. Quelques chiffres : le taux d'humus est tombé selon l'INRA de 4% à 2% en une vingtaine d'année. Que se passera-t-il s'il n'y a plus d'humus ? La terre deviendra stérile. Ceci ne laisse rien présager de bon pour notre génération, et encore moins pour les générations futures. Rappelons ce proverbe indien : "La terre ne nous appartient pas, elle nous est prêtée par nos enfants". Autre proverbe : "Après moi, le déluge". Que souhaitons nous ?

Autre méfait de l'intensification de notre agriculture, l'emploi généralisé de pesticides (insecticides, herbicides...). Pour prendre une image parlante, les insecticides sont des armes de destruction massive à l'échelle des insectes ; certaines armes biologiques des militaires sont à base d'insecticides. L'agriculture intensive les emploie à foison pour contrer la fragilisation des plantes mal nourries par les NPK et attaquées par les insectes, pour désherber, etc... et pour assurer une production, un revenu. Quelles conséquences ? On incrimine d'abord les pesticides dans la chute du nombre de spermatozoïdes dans le sperme humain ; tout de même une réduction de moitié depuis l'essor de l'agriculture intensive... Et beaucoup sont au moins soupçonnés d'être cancérigènes, et ils sont en tous cas toxiques. Les pesticides polluent l'air, nous les respirons. Ils voyagent comme des oiseaux migrateurs ; on a retrouvé des pesticides épandus au Canada jusque dans l'Arctique ; ils pullulent dans les brouillards. Ils polluent les aliments : la Commission européenne a établi en 2001 que 50% des fruits et légumes vendus en France comprennent des résidus de pesticides plus ou moins importants ; 8.7% dépassent les normes fixées au niveau de l'UE. Et il ne peut s'agir que d'un minimum, car sur 900 pesticides autorisés, seulement 350 sont décelables... Plusieurs pesticides ont été interdits d'épandage : exemple le fameux DDT. Mais on l'exporte dans le Sud, et on a le plaisir de le consommer dans le café, les bananes...

L'agriculture intensive est encore responsable d'une gestion de l'eau calamiteuse. Le pompage d'eau à grande échelle peut faire craindre la mise à sec de nappes phréatiques ; des rivières comme l'Essonne sont menacées d'assèchement chaque été ; des quotas d'irrigation ont du être imposés aux exploitants de la Beauce en 1999. Pourquoi cette irrigation intensive ? le but est de forcer la croissance de la plante, réduire le délai de pousse, dans un souci économique. Dans notre période de changement climatique, l'UFC vient justement de dénoncer l'irrigation intensive du maïs, particulièrement gourmande dans le mode intensif. On peut encore déplorer que l'agriculture intensive uniformise les variétés produites (blé, fruits, légumes...) sur des critères de facilité de production (blé qui résiste mieux à des pesticides, riz qui ne se casse pas si on lui donne trop de NPK, abricots qui restent fermes à l'étal...), au détriment du goût. En conséquence, les pèches, abricots... deviennent immangeables.

Si on quitte le domaine des cultures pour celui des élevages, les dégâts de l'agriculture intensive sont encore patents. Les animaux, particulièrement les volailles, les porcs, sont concentrés dans des bâtiments qu'il faut bien qualifier de concentrationnaires, où des antibiotiques sont administrés jusque dans leur alimentation pour écarter des risques d'épidémies. Les antibiotiques sont-ils techniquement obligatoires dans les élevages ? Pas du tout, dans les systèmes extensifs où l'hygiène est largement suffisante, car la concentration des animaux est plus raisonnable. Et les antibiotiques sont encore donnés pour d'autres raisons bien plus prosaïques : sevrage plus précoce des porcelets, coloration de la viande, et surtout, augmentation du poids : les antibiotiques sont dits "facteurs de croissance"; sous antibiotiques, les animaux mangent moins et grossissent mieux. Les conséquences ? Ces antibiotiques distribués à faible dose induisent des résistances bactériennes, qui passent dans la chaîne alimentaire et menacent notre arsenal pharmaceutique antibactérien.

Parler du bien-être des animaux dans les stabulations intensives est un tabou qu'il faudrait tout de même pouvoir lever. 40000 poulets, 80000 poules pondeuses... concentrés dans des bâtiments puant l'ammoniac et mangeant des granulés, des animaux qui deviennent fous, qui adoptent des comportements cannibales, des porcelets aliénés qui blessent leur mère à la tétée... avec comme parade une distribution d'anxiolytiques. Est-ce la viande que nous souhaitons ? A votre avis : un poulet issu de ces conditions de vie, qui ne respire jamais l'air extérieur, si ce n'est en sortant de son bâtiment pour aller à l'abattoir, peut-il être meilleur qu'un poulet élevé sur un parcours extérieur sans concentration excessive ? Ici encore, que souhaitons nous ? Sans doute le plus préoccupant : l'agriculture intensive est responsable au premier chef des pollutions chimiques de l'eau. Bien sûr, les stations d'épuration sont capables de nous fournir une eau potable au robinet. Encore faut-il être averti sur ce que veut dire le mot "potable". Les débris organiques sont filtrés, recyclés par des bactéries utiles, une adjonction de chlore ou d'ozone rend l'eau exempte de bactéries nuisibles. Ça, nous savons le faire, et si l'eau n'a pas bon goût, encore est-elle disponible sans répandre d'épidémie comme les marigots africains. L'eau est alors déclarée "potable". Mais il est des pollutions que les stations d'épuration ne peuvent pas, en tous cas actuellement, maîtriser : celle des nitrates et celle des pesticides.

Les nitrates des NPK qui ne restent pas fixés dans les plantes sont lessivés dans les champs à la faveur des pluies, particulièrement à l'automne, et passent dans les rivières, où s'infiltrent directement dans les nappes phréatiques. L'élevage intensif n'est pas en reste : les importants lisiers de ses stabulations (volaille, porc, bovins...) sont encore une autre source de déconvenues car l'azote des lisiers se transforme en nitrates, qui se trouvent encore lessivés par les pluies. Quelle importance ? Les nappes phréatiques, dans lesquelles nous puisons notre eau de consommation, sont polluées par les nitrates, composés cancérigènes. L'importance de cette pollution infernale ? Selon le rapport Dron-Pujol de 1999, 25% des nappes phréatiques françaises arrivent à dépasser le taux limite de 50 mg/litre d'eau. Cette situation catastrophique, n'est pas réservée à la Bretagne, fortement marquée par l'agriculture intensive. Dans des systèmes extensifs, ces nitrates sont facilement retraitables avec un peu d'organisation. L'intensification, la concentration des nuisances est responsable de l'empoisonnement de notre eau.

Les pesticides sont encore présents dans l'eau, à la faveur des pluies ou du vent. Selon l'IFEN, 97% des cours d'eau sont touchés par la pollution des pesticides. 47% des cours d'eau ont une présence de pesticide jugée excessive; et même 50% des eaux côtières. Les eaux souterraines sont moins touchées ; 13% tout de même ! On reconnaît aujourd'hui à l'agriculture intensive la responsabilité de cette dérive. L'agriculture biologique (logo AB) ne conduit pas à ces errements. C'est en quelque sorte, la gardienne de l'agriculture traditionnelle, celle d'avant la révolution verte qui a fabriqué l'agriculture intensive, même si elle accepte des progrès techniques, quand ce sont de vrais progrès, tant pour la terre, que pour les consommateurs. Le bio est un monde d'irréductibles agriculteurs qui résiste encore et toujours à l'invasion de la bande au professeur Scientus...Comment font les producteurs bio ? Dans ce mode de production, la terre doit être correctement nourrie ; on utilise tous les moyens possibles pour ne pas dégrader les sols : assolements, composts, engrais verts, fumiers... on irrigue seulement de façon circonstanciée, en laissant le temps aux légumes de pousser. Les pesticides ou antibiotiques dans les élevages sont interdits ; les solutions naturelles sont préférées : insectes utiles contre insectes nuisibles, piochage, hersage contre les mauvaises herbes, bouillies d'orties, force de la vapeur pour désinfecter les étables, avec temps de vide sanitaire... La concentration des animaux est limitée. Les sélections variétales sont diversifiées et le bio donne de bons fruits et légumes. Le bio gagne à être goûté ! sans cela, on ne sait pas de quoi on parle.

C'est l'interdiction des facilités chimiques (NPK, pesticides, antibiotiques...) qui impose au paysan bio de réaliser une agriculture durable, pour le meilleur profit de tous. Cette agriculture est contrôlée : visite annuelle obligatoire, contrôle inopiné tous les deux ans et autant que nécessaire en cas de doute. Quelle agriculture peut en dire autant ? Il existe des intermédiaires entre l'intensif et le bio. L'agriculture extensive, si elle est restée proche de la nature et n'a pas cédé à l'invasion des faux progrès techniques de la révolution verte, reste une agriculture de qualité, généralement à la montagne. Mais les exploitations extensives peuvent aussi adopter les facilités chimiques qui nuisent à la terre, à l'environnement et à la santé. Les meilleures exploitations extensives se dotent de cahiers des charges imposant une qualité (AOC, labels...), mais sans refuser pour autant les produits chimiques. Un exemple ? Le viticulteur français, même en AOC, est le champion du monde de l'épandage des pesticides par hectare. Nouvelle venue, l'agriculture raisonnée tente de se faire une place au soleil sur la vague du bio, en acceptant les facilités chimiques, tout en promettant de les raisonner. Après une phase de pionniers intéressante, utilisant le savoir-faire du bio, le cahier des charges décidé en 2004 impose 98 obligations à l'agriculteur qui veut conduire son exploitation en agriculture raisonnée.

Ce qui semble beaucoup, mais quand on regarde dans le détail, on s'aperçoit qu'environ la moitié de ces obligations ne sont que le rappel de dispositifs légaux qui s'imposent à toutes les exploitations agricoles. Autant récompenser les chauffards qui s'arrêtent au stop ! Et le reste prête à sourire (ex : s'abonner à une revue technique), ou n'est pas d'une contrainte démesurée (ex : connaître la valeur fertilisante des engrais). Les réelles contraintes sont les suivantes : interdiction des antibiotiques dans l'élevage (ils devraient être interdits officiellement par Bruxelles en 2006), et traçabilité régulière des actions entreprises (épandages, irrigation...). Au passage, il faut raisonner les épandages de pesticides, les utiliser à bon escient, et bien les conserver. Ce qui est demandé à l'agriculteur qui utilise ces facilités depuis l'origine par les vendeurs de pesticides. Dans le cahier des charges de l'agriculture raisonnée, seule la conscience de l'agriculteur est un rempart contre des actions "irraisonnées", comme aujourd'hui. A quelle crédibilité peut prétendre l'agriculture raisonnée ? on ne devrait qu'être déçu par les résultats de l'agriculture raisonnée. C'est pourquoi la revendication d'un logo (AR par exemple), pour ce type d'agriculture est complètement déplacé d'un simple point de vue éthique. Mais c'est une bonne affaire marketing : positionnement sur le marché entre le bio et l'intensif en terme de prix, avec la possibilité tout de même donnée de mentionner "produit issu de l'agriculture raisonnée " sur le produit.

Les agronomes et les connaisseurs reconnaissent facilement que le bio est ce qui se fait de mieux en agriculture ; mais ce n'est pas l'agriculture dominante. Il ne s'agit aujourd'hui que d'une niche commerciale. Car les produits bio sont chers à l'achat ; ils demandent plus de main-d'œuvre, plus de temps, plus d'attention, sont plus délicats à produire, les circuits de distribution sont peu développés, et l'offre est inférieure à la demande. Mais les produits de l'intensif et de l'extensif polluant, ne sont pas à leur coût si on veut bien y regarder de plus près. En effet, dans une saine redistribution des ressources, il conviendrait d'inclure les coûts de dépollution, largement à la charge de la collectivité, dans les calculs de prix de revient. Sans parler de coûts de santé, de chiffrage plus délicat. Pour que la vérité des prix s'exprime, il faudrait que des taxes anti-pollution soient prélevées aux pollueurs. Bien sûr, à ce moment là, le prix du bio redeviendrait plus compétitif, et l'agriculture intensive pourrait marquer le pas, régresser, au profit de l'agriculture biologique et de systèmes plus propres. Qui pourrait s'en plaindre ? les nappes phréatiques pourront ainsi être sauvées, et les pollutions diverses décrites ci-dessus ne pas s'étendre, sinon se résorber au fil du temps.

Cette mesure est normalement peu inflationniste. Une augmentation de 15% des prix agricoles ne se traduirait que par 2% d'inflation selon l'ancien commissaire européen à l'agriculture Franz Fischler. La concurrence des centrales d'achat devrait le rendre possible, et une organisation de contrôle de prix si nécessaire. Car c'est de bonne justice : de 1990 à 1998, les prix agricoles ont chuté de 10%, sous la pression des grandes surfaces et des entreprises agroalimentaires. Mais les prix au détail ont augmenté de 10.7% dans la même période. Comment est-ce possible ? Nous ne sommes pas dans un marché libre et parfait : 60 millions de consommateurs, 300000 producteurs, et au milieu 5 super centrales d'achat et quelques dizaines de multinationales de l'agroalimentaire, qui s'empochent la différence.

L'économie agricole dépend encore de l'orientation et du niveau des aides européennes distribuées par la Politique Agricole Commune.

Dans la première version de la PAC de 1962, bon nombre de paysans (céréaliers, laitiers, producteurs de viande...) étaient aidés par les prix : soient ils vendaient à bon prix, soit ils vendaient à la Commission de Bruxelles à un prix garanti encore intéressant, laquelle les stockait en attendant mieux. Ce qui permettait à ces paysans de ne se soucier que de produire le maximum. Ce système a produit ses effets au fil du temps, l'intensification a eu lieu, avec sa pollution induite. Car plus on épandait de NPK, de pesticides, plus on gagnait de l'argent. Depuis, ce système a fait faillite en raison des surproductions anarchiques non régulées qu'elle a impliqué. Les stocks de Bruxelles devenaient invendables, et le contribuable européen ne pouvait les supporter indéfiniment. Des quotas ont été imposés aux producteurs laitiers, et ailleurs on a freiné la production en remplaçant depuis 1992, bon an mal an, la garantie des prix et des débouchés par des primes. Et à partir de 2006 les primes PAC seront progressivement amoindries jusqu'à normalement disparaître en 2012, alors que l'agriculture européenne serait redéployée, transformée, compétitive sur les marchés extérieurs, selon la volonté du conseil européen. Quel est le modèle européen de demain décidé dans la nouvelle PAC en vigueur ? Même s'il n'est pas affiché franchement comme tel, c'est bel et bien celui de l'autre agriculture européenne, celle qui n'est pas aidée régulièrement par la PAC, sauf en cas de crise, à savoir par exemple celle des producteurs de porc, de volaille... Ces éleveurs ont dû, plus que leurs confrères aidés par les primes PAC, intensifier pour résister aux marchés, et ont encore plus pollué. À savoir : il n'y a pratiquement plus d'élevage de porc en extensif, hormis le porc Mistral, le porc de Corse... il n'y a presque plus d'élevage de volaille en extensif, hormis la volaille label rouge ou l'AOC Volaille de Bresse. Et le bio, évidemment.

Dans cette nouvelle politique libérale, après le dirigisme des années 60, il est demandé aux agriculteurs de résister à la concurrence internationale contre les importations de viande d'Argentine, de blé ukrainien, de volailles du Brésil... et de se mettre en conformité avec les désirs de l'OMC. Aujourd'hui, l'OMC ne juge que sur le niveau de prix. Elle exige l'ouverture des marchés, à charge pour chacun de tirer son épingle du jeu et de s'adapter au marché mondial et de profiter de ses avantages comparatifs par rapport au voisin. Avantages comparatifs ? voire... quand ceux-ci ne sont évalués qu'en terme de prix, et en laissant de côté les conséquences gênantes comme le niveau de pollution, la dégradation des sols, il ne s'agit que d'optimiser un sous-ensemble. Surtout pas d'organiser un développement durable. Deux choses l'une : soit l'OMC est capable d'admettre qu'une concurrence internationale doit être organisée en tenant compte des coûts de dépollution qu'un pays entend faire porter à ses pollueurs, tout en les protégeant de la concurrence extérieure, laquelle deviendrait déloyale en l'absence de mesures du même effet, et le capitalisme international peut ainsi être régulé et bien orienté pour le présent et le futur, soit l'OMC ne l'admet pas, et il faut alors recourir à des mesures protectionnistes pour avoir le droit de régénérer les terres, contrer la pollution. Dans le droit commercial de tous les pays capitalistes, la concurrence déloyale est reniée. Poser ainsi le problème à l'OMC n'est pas facile évidemment. Tout ceci est question de prise de conscience, de négociation, de refus de l'extrémisme libéral. Il a fallu 8 ans pour faire avancer le protocole de Kyoto. Les États-unis s'y soumettront un jour ou l'autre, à la faveur d'un changement de président.

Et il faut aussi savoir tenir face au diktat de l'OMC. L'UE a su le faire en perpétuant son embargo contre la viande hormonée américaine et canadienne, malgré sa condamnation à l'OMC. Le principe de précaution et le droit à se protéger selon son bon vouloir ont été mis en avant ; ce que l'OMC n'a pas accepté. En rétorsion, les USA ont été autorisés à taxer le roquefort, et d'autres produits européens. En bref, face au constat agronomique qui n'est plus contesté, il nous reste à organiser notre présent et notre avenir. La perspective actuelle de l'UE, fondée sur le rêve utopique de la résolution des problèmes par la main invisible du marché ne peut pas conduire à la prise en compte de tous les problèmes. Gageons qu'une organisation réfléchie porterait de meilleurs fruits, tout en permettant au capitalisme de produire tous des effets positifs à la collectivité.

En bref : il faudrait mettre les produits de l'agriculture polluante à leur prix réel. Privilégier au premier chef le bio : certains pays européens accordent une rémunération de reconnaissance à leur agriculture biologique pour soutenir leur caractère écologique. Inciter par des primes les exploitations qui en ont besoin en privilégiant au premier chef l'extensif, au détriment des exploitations intensives. Une simple mesure de plafonnement devrait être efficace pour casser la course au gigantisme. Et bien sûr, protéger cet ensemble en cas de concurrence déloyale.




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